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Surmonter le blues du retour de vacances

20 août 2024

Temps de lecture 4 minutes
Regagner le boulot après un congé suppose de revenir au train-train, aux contraintes d’horaire, au trafic, aux exigences… Quel décalage avec les vacances! On peut ressentir un blues: nostalgie, lassitude, anxiété, baisse de motivation ou de productivité. Voici 10 trucs de la psychologue Geneviève Beaulieu-Pelletier pour adoucir le retour à la normale.

Les vacances – qu’elles soient courtes ou longues, récurrentes ou rares – sont un moment souvent espéré avec impatience. Liberté, nature, calme, soleil, plaisir, repos, découvertes, moments partagés avec les proches. Mais vient la fin de cette pause estivale et la reprise du travail.

Dans certains cas, on a eu l’impression d’en avoir profité et revenir au boulot implique le deuil de ces doux moments passés. Dans d’autres cas, le congé n’a pas été si reposant ou encore on n’a pas l’impression d’en avoir profité suffisamment. La rentrée implique alors plutôt le deuil de «ne pas avoir eu» le répit mérité.

Voici quelques trucs qui permettent de moins ressentir d’effets de blues au retour des vacances.

10 trucs pour un retour au travail en douceur

1. Je crée une période tampon avant le retour à la routine

Quelques jours avant la reprise du travail, je vide mon horaire pour pouvoir me préparer à un retour sans stress, par exemple pour faire l’épicerie, cuisiner des repas à l’avance pour la première semaine, préparer les enfants pour la rentrée scolaire s’il y a lieu.

2. Je retrouve ma routine de sommeil

Je rééquilibre ma routine de sommeil quelques jours avant le retour pour avoir de l’énergie. Durant cette relâche, il est possible que j’aie eu des horaires plus irréguliers qu’à l’habitude ou que je me couchais plus tard.

3. Je réintègre une sphère de ma vie à la fois

Si possible, je ne reprends pas mes activités dans toutes les sphères de ma vie la même journée. Par exemple, même si je retrouve mes collègues, je peux attendre quelques jours ou même la semaine suivante avant de recommencer graduellement à réintroduire mes cours de langue, mes séances d’aquaforme ou mon engagement communautaire.

4. Je tente une reprise progressive du travail

J’explore les possibilités de reprendre un peu plus progressivement mon boulot pour tenter une transition plus douce.

  • Est-il possible de demander à recommencer à travailler en milieu de semaine, pour avoir d’abord seulement 2 ou 3 jours au retour?
  • Est-il possible de prévoir quelques journées de «mise à jour»  (répondre à mes courriels et rendre mes appels, dresser mes objectifs des prochaines semaines/mois au travail, fixer des rencontres, etc.) au besoin?
  • Est-il possible de reprendre progressivement en termes de charge de travail, en étalant les tâches du retour sur quelques jours?

5. Je tolère la démotivation du retour

Il est normal que ma motivation et ma productivité soient moins au rendez-vous quand on a pris une pause. Je dois me laisser quelques jours, voire quelques semaines, le temps de me réajuster. L’indulgence envers moi-même et le respect nécessaire de mon rythme sont importants pour que je puisse peu à peu apprivoiser mon retour.

6. Je renoue avec le sens de mon emploi

Pour m’aider à retrouver de la motivation, je peux essayer de retrouver le sens de mon travail et ce que j’apprécie de ce gagne-pain. Pour quelles raisons ai-je choisi ce poste? Qu’est-ce qui m’anime dans mes fonctions? Qu’est-ce que j’aime? En quoi est-ce que je me sens utile?

7. Je retrouve le lien avec mes collègues

Sentir le lien avec les collègues alimente le bien-être et le plaisir ressentis au boulot. Dès mon retour de congé, je prévois prendre des moments avec mes camarades de travail. Par exemple, je planifie un lunch ou des pauses avec les personnes que j’apprécie.

8. Je protège mon espace personnel

Je profite de mon retour pour mettre en place des limites. Il est important de ne pas faire empiéter mon temps professionnel sur mon temps personnel pour préserver mon bien-être. Par exemple, je m’autorise des pauses régulières, je ne déborde pas au-delà de mes heures de travail prévues, je n’accepte pas un surplus de tâches dépassant mes capacités actuelles et je laisse le boulot derrière moi une fois de retour à la maison.

9. Je réfléchis à ce je veux au retour

Profiter de la vie, se reposer et avoir du plaisir ne devrait pas se faire uniquement durant les périodes de congé. Qu’est-ce que j’aimerais prioriser dans mon quotidien (par exemple, avoir du temps pour apprendre une nouvelle langue, peindre le sous-sol ou encore m’entraîner)? Que puis-je enlever dans mon horaire pour faire de la place à ce qui me nourrit le plus?

La rentrée peut être une belle occasion d’installer une routine qui me plaît davantage. Par exemple, je planifie régulièrement des moments de bien-être (méditation, massage, exercice, respiration les yeux fermés), des sorties avec des proches et des activités qui m’apportent de la joie. En réfléchissant à l’avance aux habitudes de vie que je veux implanter pour me sentir bien, je peux adoucir le blues du retour en sachant que j’aurai ces oasis de calme et de plaisir parsemées dans mon quotidien. Ça paraîtra moins lourd.

10. Je me rappelle des souvenirs de vacances

Pour faire durer le plaisir, je peux penser à de bons souvenirs de vacances, par exemple en regardant des photos, en écoutant de la musique ou en préparant une recette d’un pays visité, en m’inscrivant à un cours de danse ou à une activité semblable à l’une expérimentée. De cette façon, je réactive les bénéfices que j’ai ressentis pour qu’ils m’accompagnent encore un peu. Je peux aussi reproduire des petits moments de pause dans ma région même après mon retour (ex.: je m’improvise touriste de mon coin, je planifie des sorties, je visite des endroits).

Et si les signes du blues persistent?

Plus on prépare le retour pour qu’il soit satisfaisant et agréable, plus il se fera en douceur. Les signes du blues s’estomperont alors avec les jours qui passent, car on retrouvera un quotidien qui remplit nos besoins et nous permet de nous épanouir.

Si toutefois on se rend compte que les signes du blues du retour de vacances perdurent plusieurs semaines, qu’on ne retrouve pas notre motivation, notre énergie, que l’anxiété ou la déprime demeure, il est important d’y voir, et de consulter un professionnel ou une professionnelle de la santé psychologique. En effet, il est possible que se dessinent plutôt des symptômes psychologiques tels qu’une dépression, un épuisement professionnel, un trouble anxieux ou autre.

Planifier le retour de vacances ne signifie pas de ne pas profiter des derniers moments de congé! Au contraire, on les savoure à fond, tout en préparant une reprise en douceur qui nous comblera.


Merci à la psychologue Geneviève Beaulieu-Pelletier pour la rédaction de cet article.

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