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Pourquoi vit-on plus longtemps au Japon?

20 septembre 2022

Observatoire de la prévention

de l’Institut de Cardiologie de Montréal

Temps de lecture 3 minutes
Pourquoi vit-on plus longtemps au Japon?
Le Japon évoque à la fois les traditions et la modernité, les paysages zen et les villes technos! C’est aussi au Japon que l’on trouve la plus longue espérance de vie du monde. Quel est le secret de cette longévité? L’Observatoire de la prévention nous en parle.

Japon: une espérance de vie exceptionnelle

Au Japon, on a l’espérance de vie à la naissance la plus élevée parmi les pays du G7, en particulier chez les femmes. Voici les données de 2020 publiées par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE):

  • Japon (femmes): 87,7 ans
  • Canada (femmes): 83,9 ans
  • Japon (hommes): 81,6 ans
  • Canada (hommes): 79,7 ans

Et qu’en est-il lorsqu’on compare l’espérance de vie en bonne santé des 2 pays? On observe une tendance similaire selon les données de 2019 de l’OCDE.

  • Japon: 74,1 ans
  • Canada: 71,3 ans

Qu’est-ce qui explique cette longévité?

On vit plus longtemps au Japon qu’au Canada principalement parce qu’il y a moins de décès causés par des maladies coronariennes et par des cancers (du sein et de la prostate en particulier) dans ce pays.

Cette mortalité réduite est en partie attribuable au régime alimentaire traditionnel et à un faible taux d’obésité. Au Japon, le taux d’obésité est peu élevé (de 4 à 5 %), alors qu’au Canada, de 25 à 26 % des adultes sont obèses. Or l’obésité est un facteur de risque important aussi bien pour les maladies coronariennes que pour plusieurs types de cancers.

À quoi ressemble le régime alimentaire japonais?

Moins de viande rouge, plus de poisson

La population du Japon consomme en moyenne 2 fois moins de viande que celle du Canada. Et surtout, il y a moins de viande rouge au menu. Au Japon, on mange aussi 2 fois plus de poisson et de fruits de mer. On consomme par conséquent moins de gras saturés et plus d’acides gras oméga-3, 2 éléments associés à une diminution du risque de maladies coronariennes.

Plus de soya

Le régime alimentaire japonais accorde une grande place au soya. Edamame, pâte de miso, lait, tofu… Voilà autant de façons de consommer le soya et les isoflavones qu’il contient. Ces molécules présentent des propriétés anticancer et seraient bénéfiques pour la santé cardiovasculaire. Des études réalisées en Asie ont démontré une association entre la consommation d’isoflavones et la diminution du risque de cancer du sein et de la prostate.

Au Canada, ces produits commencent à être connus, et l’on peut se procurer tofu, pâte de miso et edamame dans la plupart des supermarchés.

Plus de thé vert

Une bonne tasse de thé vert, sans sucre ajouté, c’est tout à fait coutume au Japon. Des études ont établi que la consommation régulière de thé vert est associée à une diminution du risque de mortalité due à une maladie cardiaque dans la population japonaise.

Peu de sucre

Au Japon, les gens mangent davantage d’aliments à base de plantes et moins de sucre ajouté. Cette caractéristique de leur régime alimentaire est en partie responsable du plus faible taux d’obésité et des maladies qui y sont associées.

Un regard sur le petit déjeuner traditionnel japonais, composé de riz, d’une omelette soufflée ou de poisson grillé, de soupe miso, de légumes marinés et de thé vert, illustre bien les différences entre les habitudes alimentaires du Japon et celles du Canada.

Réduction de la teneur en sel

L’espérance de vie de la population japonaise a augmenté considérablement depuis les années 1960, principalement grâce à la baisse de la consommation de sel, qui était associée à une mortalité élevée due au cancer de l’estomac et aux maladies vasculaires cérébrales. Malgré tout, on y consomme encore aujourd’hui trop de sel (9,5 g/jour). Santé Canada recommande pour sa part un apport quotidien en sel de 3,75 g et de ne pas dépasser 5,75 g.

Occidentalisation de l’alimentation japonaise

De nos jours, l’influence de l’Occident se fait de plus en plus ressentir dans l’alimentation au pays du Soleil levant. La population du Japon tend à délaisser son régime basé sur la consommation d’aliments à base de plantes, de riz et de poisson. Elle mange davantage d’aliments d’origine animale, d’huiles, de viande rouge transformée, de pain, de produits laitiers et de sucre. Est-ce que sa santé et son espérance de vie en écoperont? Il faudra attendre quelques décennies avant de le savoir.

Profiter des vertus et des plaisirs de l’alimentation japonaise

L’alimentation japonaise peut sembler bien différente de la nôtre, mais ses grands principes ne nous sont pas étrangers. Opter pour le poisson, faire une plus grande place aux végétaux, varier nos sources de protéines pour inclure davantage de soya, c’est tout à fait accessible! En dégustant un thé vert ou une soupe miso par exemple, on s’offre des bénéfices pour la santé et un voyage pour nos papilles!

Cet article est adapté d’un texte initialement publié à observatoireprevention.org. Les études dont sont tirés les résultats mentionnés ci-dessus sont décrites plus en détail dans l’article original.

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