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Pourquoi bouger est si bon pour le cerveau?

26 octobre 2021

Direction de la prévention

Direction de la prévention

de l’Institut de Cardiologie de Montréal

Temps de lecture 3 minutes

C’est prouvé: l’exercice régulier modifie la structure et le fonctionnement du cerveau. Bouger déclenche une cascade de bienfaits pour nos neurones! Amélioration de la concentration et de la mémoire, hausse de la bonne humeur et de la tolérance au stress, amélioration des capacités d’apprentissage, prévention du déclin cognitif n’en sont que quelques exemples. Qui dit mieux?

Bouger, une habitude à mettre en priorité

S’il n’y avait qu’une seule recommandation à faire pour favoriser une bonne santé cérébrale, ce serait d’être actif. Non seulement parce que le lien entre les deux est maintenant évident, mais aussi parce que c’est souvent l’habitude la plus négligée de toutes. Bien des journées peuvent passer sans qu’on fasse de l’exercice, ce qui n’est pas le cas de manger ou dormir, par exemple.

Que se passe-t-il dans le cerveau quand on bouge?

Les effets sont nombreux. Ils procurent des bienfaits qu’on peut ressentir dans l’immédiat et d’autres, sur le plus long terme.

L’exercice nourrit notre cerveau

Notre cerveau est un organe. Comme le foie, les poumons et les reins, il a besoin d’oxygène et de nutriments pour bien fonctionner. En augmentant la circulation sanguine, l’exercice améliore l’oxygénation des neurones, ce qui garantit un bon approvisionnement en énergie, dont le glucose, le principal carburant du cerveau. Notre capacité d’apprentissage et notre concentration s’en trouvent renforcées, de même que notre mémoire et notre attention.

L’exercice améliore notre moral

L’activité physique stimule la production de sérotonine, un neurotransmetteur qui influence les zones du cerveau contrôlant l’humeur et qui est en déficit chez les personnes anxieuses et déprimées. Elle libère aussi des endorphines, qui participent à la sensation de bien-être ressentie par les sportifs et qui font effet de quelques minutes à quelques heures. Elle réduit aussi la fabrication de cortisol, la fameuse hormone du stress qui, produite en excès, nuit à la santé du cerveau en inhibant la fabrication de neurones. On n’en veut pas trop de celle-là!

L’exercice augmente la taille du cerveau

En plus d’aider à prévenir la diminution du volume du cerveau qui survient souvent avec le vieillissement, l’activité physique pourrait favoriser l’augmentation du volume de deux parties très importantes: l’hippocampe et le cortex préfrontal. L’hippocampe, qui joue un rôle dans l’apprentissage et la mémoire, entre autres, est l’une des premières zones du cerveau à perdre de la vigueur avec l’âge. Le cortex préfrontal, quant à lui, est le siège de la concentration et du contrôle mental. Ces deux zones sont les plus susceptibles de subir un déclin lié au vieillissement, ce qui peut augmenter le risque de maladies neurodégénératives, d’où l’importance de les stimuler. Allez hop!

L’exercice préserve nos souvenirs

L’exercice améliore la mémoire en libérant des facteurs de croissance, comme le facteur neurotrophique dérivé du cerveau (FNDC), une substance chimique qui assure la croissance et la survie des nouveaux neurones et améliore la communication entre eux. Cela facilite l’emmagasinage d’informations et la formation de souvenirs à long terme. Plus il y a de FNDC, plus la mémoire s’améliore en termes de fonction et de capacité. Les jours où on manque de motivation pour faire de l’exercice, pensons aux précieux souvenirs qu’on veut chérir longtemps et activons-nous!

L’exercice physique booste le cerveau à tout âge

Pour rester alerte, il faut bouger, et ce, à tout âge. En nous protégeant de certains risques de santé comme l’hypertension ou le diabète, l’activité physique permet aussi de préserver les fonctions cérébrales. En fait, s’entraîner régulièrement diminuerait de plus de 30 % à 40 % le risque de développer la maladie d’Alzheimer! Et il n’est jamais trop tard pour s’y mettre. On va jouer dehors?

Quelles activités pratiquer?

  • Les activités aérobiques comme la course à pied, le vélo, la natation et le tennis augmentent la fréquence cardiaque et sont excellentes pour faire circuler le sang rapidement dans tout l’organisme.
  • Les exercices qui font travailler la force et la résistance musculaires sont aussi d’excellents entraînements pour le cerveau puisqu’ils stimulent la libération de FNDC.
  • Des activités comme le yoga, le tai-chi et d’autres sports à faible impact augmentent la capacité de concentration tout en abaissant le niveau de stress.
  • Les activités qui font travailler la coordination, comme la danse et les arts martiaux, ont aussi des effets bénéfiques sur le cerveau, entre autres dans la régulation des émotions.

En fait, l’important est de varier les exercices et de s’amuser!


Merci au Dr Louis Bherer, neuropsychologue, directeur adjoint scientifique à la Direction de la prévention et directeur du Centre ÉPIC de l’Institut de Cardiologie de Montréal, pour sa collaboration à cet article.

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