Les parcs de quartier ont constitué pour la plupart des gens une bouffée d’air frais bienvenue durant l’imposition des mesures sanitaires. C’étaient parmi les rares endroits où la population du Québec pouvait socialiser et bouger (en bulle familiale ou en respectant les 2 mètres de distanciation). On a redécouvert ces endroits faciles d’accès, souvent gratuits, qui ont joué un grand rôle dans notre santé physique et mentale! On parle de plein air de proximité avec Marie-Ève Bédard, sous-ministre adjointe à la Direction générale de la planification, de la prévention et de la protection en santé publique.
Le plein air de proximité se pratique près de chez soi et il est accessible à l’année. On parle par exemple des espaces naturels comme les parcs, les sentiers ou les plans d’eau qui se trouvent près des zones d’habitation, des écoles, des milieux de travail, des centres d’hébergement ou des milieux de garde. Ce sont des lieux auxquels on peut accéder en 10 ou 15 minutes à pied ou à vélo. On peut donc s’y rendre tous les jours. On peut aussi y faire une foule d’activités, qui varient selon les endroits. Je pense notamment au vélo, à la randonnée, au ski de fond ou à la raquette, à la glissade, au canot ou à la planche à pagaie.
Le manque de temps est une des raisons souvent invoquées pour ne pas bouger davantage. Et il est vrai qu’avec nos horaires chargés, il est difficile de trouver du temps pour s’activer. Le plein air de proximité s’insère plus aisément dans une routine, puisqu’il requiert peu d’équipement et de déplacement. On peut faire de petites pauses actives plus régulièrement, seul ou en famille. Il a été démontré que les personnes ayant accès à plusieurs parcs à 500 mètres ou moins de leur résidence font en moyenne une vingtaine de minutes d’activité physique de plus par semaine que les autres.
Le plein air de proximité a une multitude de bienfaits sur la santé physique et mentale, et même sur l’environnement!
1. Réduire les risques de maladies chroniques
Il permet par exemple aux aînés d’augmenter la fréquence et la durée de leurs marches, et par conséquent de réduire les risques de problèmes liés à des maladies chroniques.
2. Diminuer le temps d’écran
En ayant accès à un espace vert, les enfants (et leurs parents!) passent moins de temps devant leur écran. Avec le jeu libre, comme une chasse au trésor, leur créativité est stimulée, et ils bougent davantage.
3. Diminuer le stress
Il est aussi prouvé que le contact avec la nature diminue le stress: non seulement le taux de cortisol diminue, mais la tension artérielle et le rythme cardiaque aussi.
4. Améliorer la qualité de vie
La nature en ville améliore aussi la qualité de vie en réduisant les bruits urbains et les îlots de chaleur.
5. Favoriser les contacts sociaux
Les espaces naturels dans un quartier favorisent également les contacts sociaux. Toutes les générations s’y côtoient. On apprend à connaître nos voisins, et ça renforce notre sentiment d’appartenance à une communauté. Et comme la plupart des activités sont gratuites ou peu coûteuses, ça permet à tout le monde d’en profiter.
6. Diminuer notre empreinte carbone
Le plein air de proximité est aussi bon pour l’environnement! En se déplaçant moins loin pour profiter de la nature, on réduit notre empreinte carbone. Ça ne veut pas dire qu’on doit complètement arrêter de se déplacer pour faire du plein air, mais plutôt qu’on peut varier nos sorties et nos activités.
Il existe plusieurs façons. La première serait sans doute de trouver tous les endroits verts situés près de chez soi. La plateforme On y va, du Réseau plein air Québec, peut nous y aider. On peut aussi demander à nos amis ou voisins, faire des recherches sur les groupes Facebook de notre quartier. On peut se joindre à un club de plein air, qu’il s’agisse de randonnées pédestres, de marche nordique, de ski de fond, d’observation de la faune, qui nous permettra à la fois de bouger et de socialiser. Ou encore devenir bénévole et participer à une corvée de nettoyage en bordure d’un sentier ou d’un cours d’eau.
Si on trouve qu’il n’y a pas suffisamment d’espaces verts près de chez soi ou s’ils ne sont pas assez facilement accessibles, on peut en parler aux représentants municipaux. Et avant ça, pourquoi ne pas en parler autour de soi, au sein de notre communauté, à nos voisins? On s’apercevra sans doute qu’on n’est pas les seuls à penser de cette façon et on arrivera probablement à trouver des pistes de solution, qu’on pourra proposer aux élus municipaux. Ce pourrait être, par exemple, de soumettre une demande pour réaliser une ruelle verte, ou pour aménager des pistes de ski de fond sur un terrain de golf l’hiver.
L’important, c’est de s’approprier nos espaces verts, de respecter les installations, d’en prendre soin et, surtout, d’en profiter toute l’année!
Merci à Marie-Ève Bédard, sous-ministre adjointe à la Direction générale de la planification, de la prévention et de la protection en santé publique, pour sa collaboration à cet article.