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Exercice et pollution: ça brise le cœur!

11 juin 2024

Observatoire de la prévention

Observatoire de la prévention

de l’Institut de Cardiologie de Montréal

Temps de lecture 2 minutes
Smog, feux de forêt, émissions de CO2 des transports… Les méfaits de la pollution de l’air sur la santé ne sont pas négligeables. À quel point est-ce un risque pour la santé cardiovasculaire? Peut-on faire de l’exercice dehors si la qualité de l’air est mauvaise? L’Observatoire de la prévention de l’ICM nous renseigne.

Qu’est-ce qui influence la qualité de l’air?

La qualité de l’air que nous respirons est fortement influencée par les niveaux de certains gaz inodores et de particules provenant de la combustion des énergies fossiles (transports, industries, etc.). L’interaction de ces polluants avec les rayons ultraviolets du soleil forme ce qu’on appelle le smog photochimique. Un phénomène particulièrement présent dans les zones urbaines denses.

Les feux de forêt, comme ceux qui ont ravagé le Québec à l’été 2023, peuvent aussi grandement contribuer à la dégradation de la qualité de l’air.

Comment mesure-t-on la qualité de l’air?

L’indice de la qualité de l’air est calculé en mesurant différents polluants tels que les particules fines (PM 2.5) et l’ozone (O3). Selon des normes établies, l’indice peut être «bon», «acceptable» ou «mauvais». Plusieurs sites Internet permettent de connaître en temps réel la qualité de l’air de votre région, comme celui du gouvernement du Québec.

Peut-on faire de l’exercice dehors si la qualité de l’air est mauvaise?

Lorsque l’indice de qualité de l’air est «mauvais», il est fortement déconseillé de faire des exercices intenses à l’extérieur comme le jogging et autres activités physiques vigoureuses. L’augmentation de la fréquence respiratoire qui accompagne ces efforts entraîne une exposition plus importante aux particules fines, de 4 à 5 fois plus élevée qu’au repos. Il est donc recommandé de favoriser l’activité physique à l’intérieur lorsque la qualité de l’air est mauvaise, et ce, quelle que soit la saison. C’est d’autant plus important pour les personnes à risque de maladies cardiovasculaires (antécédents d’infarctus, personnes âgées ou diabétiques).

Bien que des personnes en bonne santé peuvent faire des activités extérieures de courte durée et de faible intensité, comme de la marche, il demeure important de respecter les avis de santé publique.

Petites particules, gros problèmes de santé

Même si ce sont les poumons qui sont en contact direct avec l’air pollué, ce sont les maladies cardiovasculaires qui représentent la principale cause de mortalité liée à la pollution de l’air. À travers la planète, il est estimé que la pollution atmosphérique est tout aussi néfaste pour la santé du cœur que des facteurs tels que l’hypertension, la sédentarité et le tabagisme.

Cette sensibilité du cœur est en majeure partie due aux particules fines produites par la combustion. En raison de leur très faible diamètre (25 fois plus petit que celui d’un cheveu), ces particules sont rapidement transférées des poumons à la circulation sanguine. Elles entrent donc en contact avec l’ensemble des artères du corps. Ces particules sont très inflammatoires. Leur présence endommage les vaisseaux sanguins, nuit à la circulation normale du sang et favorise la formation de caillots pouvant mener à un infarctus ou à un AVC.

Comment réduire la pollution de l’air?

À court terme, la pollution de l’air demeure un phénomène hors de notre contrôle, et la seule véritable option est de minimiser notre exposition aux particules fines. À plus long terme, par contre, on peut contribuer à réduire la quantité de particules fines. Choisir le transport actif, réduire sa consommation de viandes rouges ainsi que limiter le chauffage au bois aux situations d’urgence sont des exemples de gestes qui comptent.


Cet article est adapté d’un texte initialement publié à observatoireprevention.org. Les études dont sont tirés les résultats mentionnés ci-dessus sont décrites plus en détail dans l’article original.

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