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Jardiner, une action climatique et… rassembleuse!

23 avril 2024

Unpointcinq

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Le média de l’action climatique au Québec

Temps de lecture 4 minutes
Jardiner, c’est bon pour le corps, le moral, le portefeuille… mais aussi pour le climat. Pour joindre l’utile à l’agréable, on peut même s’y adonner en famille ou entre amis et amies, ou encore dans des jardins collectifs ou communautaires.

Les multiples bienfaits du jardinage

On contribue à réduire les gaz à effet de serre

Commençons par un avantage considérable: saviez-vous qu’un potager a un impact positif sur le climat? Oui oui, manger ses propres récoltes, c’est réduire du même coup les gaz à effet de serre (GES) dus au transport des aliments, ces fameux gaz qui réchauffent la planète depuis des décennies.

Produire ses propres fruits et légumes, c’est aussi un bon incitatif pour réduire le gaspillage alimentaire, un des gestes individuels qui ont le plus d’effets dans la lutte contre les changements climatiques. Car si le gaspillage alimentaire était un pays, ce serait le troisième plus gros producteur de GES, après la Chine et les États-Unis! Cerise de terre sur le sundae, manger ce qu’on cultive dans son potager, ça veut aussi dire moins d’emballages dans les poubelles.

On fait des économies

Une fois qu’on a le nécessaire de base, un potager peut se révéler une option intéressante pour faire des économies. Et en plus, les tomates semblent tellement meilleures lorsqu’on les cueille gratuitement dans sa cour, après les avoir nourries avec son propre compost! Grâce à un congélateur et à quelques séances de mise en conserve, il est même possible de s’en régaler au cœur de l’hiver: du goût et des économies toute l’année!

Encore mieux, votre production nourricière ne subit pas l’effet yo-yo du marché alimentaire mondial. En effet, avec le réchauffement climatique, la fréquence et l’intensité des événements extrêmes comme les sécheresses et les feux de forêt augmentent, ce qui nuit aux cultures et fait alors exploser le prix de certaines denrées.

On favorise la biodiversité

Un potager, c’est aussi une oasis de paix pour la biodiversité. De gros bourdons et petits colibris se délecteront des fleurs de vos légumes. Vous voulez en faire davantage pour notre richesse naturelle collective? Pourquoi ne pas semer des plantes indigènes, comme l’asclépiade, si importante pour les papillons monarques, le fraisier des champs ou encore le bleuet à feuilles étroites? Vous contribuerez ainsi directement à la pérennité des végétaux de chez nous tout en fournissant des habitats et de la nourriture aux bibittes qui en ont bien besoin1.

On amène de la fraîcheur

Vous aimez les petits brins de fraîcheur, surtout lors des journées caniculaires? Ça tombe bien, car verdir un espace en y plantant des fruits, des légumes ou des arbres, c’est s’offrir un climatiseur naturel beau et gratuit (qui, en plus, se chargera de récolter les eaux de pluies et de fonte des neiges). Alors, pourquoi ne pas à transformer un carré d’asphalte bouillant en jardin gourmand? Un vrai trésor pour lutter contre les îlots de chaleur!

Envie d’essayer le jardinage?

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De la bouffe et des gens

Le jardinage est également un outil formidable pour renforcer les liens sociaux. Par l’échange de semences, de bonnes pratiques et d’expérience, jardiner offre l’occasion aux parents et aux grands-parents de transmettre leur important savoir aux plus jeunes. Mais le bonheur dans le potager se partage tout aussi bien avec des inconnus dans les jardins communautaires ou collectifs, qui représentent un terrain fertile pour les nouvelles rencontres.

Jardins communautaires

Dans les jardins communautaires2, comme on en voit dans les arrondissements de Montréal, chaque jardinier s’occupe de sa planche, un espace rectangulaire rempli de bonne terre. À lui de décider s’il veut planter des concombres, des choux ou des betteraves. Il lui revient donc de s’occuper au mieux de sa parcelle et d’en récolter les fruits et légumes. S’il ne s’agit pas vraiment d’un endroit où on travaille en équipe, le jardin communautaire reste un lieu privilégié pour rencontrer ses voisins et voisines en discutant de l’art du jardinage et du dernier match des Canadiens et même pour organiser des activités sociales.

Jardins collectifs

L’idée derrière les jardins collectifs, comme ceux à Sherbrooke et à Cowansville, est un peu différente, puisque tous les jardiniers s’y répartissent les tâches. Dans ce système, les participants décident ensemble de ce qu’ils vont planter, et tout le monde s’occupe des parcelles et recueille une part des récoltes lorsqu’arrive l’abondance. Eh oui, la terre permet aussi de tisser des liens de convivialité qui favorisent le partage et l’apprentissage entre les jardiniers en herbe et les plus expérimentés.

Incroyables comestibles

Vous êtes inscrit sur une longue liste d’attente d’un jardin communautaire ou vous n’avez pas accès à un jardin collectif proche de chez vous? Vous pourriez peut-être vous joindre au mouvement des Incroyables comestibles qui vise à planter des fruits et légumes partout, même sur votre lieu de travail et dans des espaces publics.

Forêts nourricières

Une autre option serait de proposer à votre municipalité de créer une forêt nourricière3 dans un parc. L’avantage de ce petit écosystème comestible, c’est qu’il regorge de fruits, de noix, de plantes médicinales, mais qu’il nécessite peu d’entretien lorsqu’il arrive à maturité. Et en plus, tout le monde peut en profiter!

Bref, les solutions ne manquent pas pour que les fruits et les légumes s’invitent partout et poussent au cœur des milieux de vie. Informez-vous auprès de votre municipalité pour savoir ce qui est proposé près de chez vous.


Merci à Coralie Beaumont, d’Unpointcinq, le média de l’action climatique au Québec, pour la rédaction de cet article.

Sources
1. Espace pour la vie. Jardiner pour la biodiversité.
2. Pedneault, A. et Grenier, R. (1996). Créer un jardin communautaire. L’aménager, le gérer, l’animer.
3. Ville de Québec. Guide forêts nourricières. Plan d’agriculture urbaine 2020-2025.
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