Stress aigu vs stress chronique
Il y a deux principaux types de stress: le stress aigu, de courte durée et d’intensité élevée, causé par un accident, une colère, une frayeur, une prestation en public, etc., et le stress chronique, dû à une exposition répétée et prolongée à un stress de moindre intensité (surcharge de travail, difficultés relationnelles, problèmes financiers, etc.).
Le stress aigu est essentiel pour réagir rapidement à des situations critiques où il y a une menace imminente. Il y a cependant des cas particuliers où le stress aigu (grande frayeur ou grande joie, colère) peut provoquer un infarctus du myocarde (crise cardiaque). Par contre, on ne sait pas avec certitude si un niveau élevé de stress chronique contribue aussi au risque d’infarctus, notamment parce que ce type de stress est plus difficile à mesurer. Heureusement, de nouvelles méthodes permettant d’en savoir plus sur ce facteur de risque ont été élaborées.
Mesurer le cortisol pour évaluer le stress chronique
En réponse au stress, le corps sécrète une hormone qu’on appelle le cortisol. Des équipes de recherche ont découvert que le cortisol s’accumule dans les cheveux, de façon proportionnelle au cortisol dans le sang. Le cortisol des cheveux permet donc d’obtenir le portrait du niveau de stress d’une personne au fur et à mesure que les cheveux poussent. Ainsi, un cheveu de 1,0 cm coupé à la base du cuir chevelu aura pris de 4 à 6 semaines à pousser, et son contenu en cortisol reflétera le niveau de stress subi pendant cette période.
Stress chronique et risque d’infarctus
En Suède, une équipe de recherche a comparé les niveaux de cortisol de 174 personnes ayant subi un infarctus à ceux de 3 156 personnes en bonne santé. La concentration médiane de cortisol dans les cheveux des personnes ayant subi une crise cardiaque était 2,4 fois plus élevée que celle mesurée dans le groupe témoin.
En outre, plus les niveaux de cortisol étaient élevés, plus le risque d’infarctus augmentait, et ce, jusqu’à atteindre un risque 5 fois plus grand chez les personnes avec le plus haut taux de cortisol.
Les résultats de cette étude suggèrent que le stress chronique serait un important facteur de risque d’infarctus, mais ce type d’étude ne permet toutefois pas d’établir de lien de cause à effet, seulement qu’il y a une association. Une hypothèse à l’étude propose que les niveaux de cortisol élevés enclenchent des désordres métaboliques qui mènent à l’athérosclérose (accumulation de dépôts graisseux dans les artères) et donc, à long terme, au blocage des artères du cœur et à la crise cardiaque.
2 façons efficaces de réduire son stress
Reconnaître qu’on éprouve du stress, jour après jour, est une première étape importante. Bien qu’il soit impossible de tout contrôler, on peut tenter de minimiser l’impact du stress chronique sur notre santé.
1. La cohérence cardiaque
Le concept de cohérence cardiaque fait référence à la fois aux variations normales de notre rythme cardiaque et à une méthode de contrôle de la respiration visant à diminuer le rythme cardiaque dans le but d’apaiser le stress ou l’anxiété.
Pour apprivoiser cette technique, faites l’exercice suivant: inspirez pendant 5 secondes, expirez pendant 5 secondes et répétez ce cycle pendant 5 minutes. Profitez-en pour relâcher vos mains, vos pieds, votre visage.
2. La méditation
La méditation est un outil de gestion du stress plus accessible qu’on le croit. Nul besoin d’être immobile et en silence pour en ressentir les bienfaits. Méditer, c’est avant tout s’accorder un temps de pause, de contemplation sans jugement. Pour découvrir cette pratique:
- consultez notre petit guide de la méditation en plein air;
- écoutez une séance de marche en pleine conscience;
- essayez cette relaxation guidée;
- inspirez-vous de lectures qui font du bien (telles que L’art de la méditation, de Matthieu Ricard, ou Au coeur de la tourmente, la pleine conscience, de Jon Kabat-Zinn).