Les mois se suivent et ne se ressemblent pas. Si la dernière fois, je pétais le feu, force m’est d’avouer que ça va moins bien en ce moment. Mon anxiété est au paroxysme, je dois me rappeler de respirer et de pratiquer l’autocompassion. Tout un programme!
Le mois dernier, je rendais compte des bons résultats que j’obtenais (enfin!) grâce à mon programme de remise en forme. C’était la joie totale! Moins de douleurs, meilleure digestion, stress mieux contrôlé, énergie dans le tapis… Et puis ça a disparu.
Que se passait-il? Hum. Je plaide coupable pour le retour des douleurs. Vous savez ce que c’est: on se sent mieux, beaucoup mieux. On se sent si bien, en fait, qu’on se dit que ce n’est pas grave de sauter une séance d’étirements… ou deux, ou trois. Après tout, ça va si bien. Et est-ce vraiment nécessaire de marcher 5 000 pas aujourd’hui? Je suis tellement occupée. J’irai demain… ou après-demain, ou la semaine prochaine. Dois-je vraiment éviter de manger tel ou tel aliment? Je vais en prendre juste un petit morceau… Résultat? Comme il fallait s’y attendre, les douleurs sont vite revenues. La bonne nouvelle? Ça ne m’a pas pris de temps à retourner à mes bonnes habitudes, sachant désormais le bien que ça me fait! Juste ça, c’est une immense victoire.
Quand l’anxiété devient extrême
Un des facteurs qui empirent la situation, vous vous en doutez, est l’anxiété. J’écrivais le mois dernier que j’arrivais à mieux la gérer grâce à la méditation. Et c’est vrai. Mais ça ne suffit pas. J’avais pour habitude, avant, de m’y soustraire avec un petit verre de vin… ou deux, ou trois. Mais j’ai commencé un défi 100 jours sans alcool en avril dernier… Et comme je m’alimente plus sainement et que j’ai arrêté de manger mes émotions, je ne peux plus non plus me réfugier dans la bouffe quand je suis stressée. Les bâtonnets de céleri ont un effet nettement moins anxiolytique qu’un sac de croustilles! Ce qui fait que l’anxiété était de plus en plus présente au quotidien. Ça n’allait pas.
Les bienfaits de l’autocompassion
C’est là que je me suis aperçue que je n’avais plus d’échappatoires pour me sauver de l’anxiété. Que je devais me résoudre à l’affronter. À l’«accueillir», dirait plutôt Jean-François, le psy qui m’accompagne dans ma démarche de remise en forme. À lui faire une place, en somme. Parce que, tant que je la fuirais, elle l’occuperait toute, la place.
Et c’est là qu’il m’a parlé plus longuement d’autocompassion. J’avais toujours été un peu réticente par rapport à ce concept, parce que, pour moi, il s’apparentait à de l’apitoiement. Du genre: «Oh! pauvre de moi, la vie est injuste, qu’ai-je fait pour mériter ça?». Et ça m’énerve! Mais j’avais tout faux. L’autocompassion, c’est simplement être à l’écoute de soi et ne pas se juger, faire preuve de bienveillance envers soi-même. Être à l’écoute de ses émotions et ne pas les nier… comme je le faisais avec l’anxiété. Jean-François disait que, lorsqu’on accueille la souffrance, ça suffit souvent à l’apaiser. C’est aussi un outil fort utile pour intégrer de bonnes habitudes à long terme.
Il paraît que ceux qui pratiquent l’autocompassion ont davantage de saines habitudes de vie et ont moins tendance à compenser de toutes sortes de façons, puisqu’ils sont cohérents avec leurs valeurs. Ça me parlait, ça!
Choisir la voix bienveillante
J’aime aussi beaucoup l’idée de Jean-François qui dit que, quand on est adulte, on peut choisir la voix qui nous accompagne. Je ne suis pas obligée de rester avec cette voix critique, qui me blâme pour ce qui arrive ou qui me fait sentir pire que je ne le suis, cette voix qui me disait, quand j’ai recommencé à avoir des douleurs: «C’était sûr que ça ne durerait pas. Tu n’es pas capable d’être constante, tu n’arriveras jamais à rien. Tu auras toujours mal.» Je peux décider que la voix qui m’accompagne est compatissante, qu’elle me dit: «C’est sûr qu’il va y avoir des hauts et des bas. L’important, c’est que tu fais ton possible. Tu te sens déjà mieux qu’il y a quelques mois. Continue, tu es capable.» Avouez que ça sonne mieux, non? En tout cas, ç’a été une révélation pour moi.
Autocompassion: marche à suivre
Il ne me restait plus qu’à me lancer. Voici ce que j’ai retenu de l’explication de Jean-François. Il existe 3 composantes pour développer l’autocompassion.
- La bienveillance envers soi-même: faire preuve d’ouverture et de gentillesse par rapport à mes échecs comme je le ferais envers une amie, ma sœur ou un de mes chats (avec 5, ce n’est pas le choix qui manque!).
- La reconnaissance et l’appréciation de notre humanité commune: l’imperfection et la souffrance font partie de l’expérience humaine. Tous les êtres humains connaissent la souffrance et l’échec personnel. Je ne suis pas seule.
- Prendre pleinement conscience de toutes nos expériences plutôt que de négliger nos tourments ou de les exagérer: accepter et reconnaître mes sentiments et mes pensées sans jugement, plutôt que de les nier ou de les fuir, en buvant trop de vin ou en mangeant trop de chips, par exemple.
Je continue à m’informer à ce sujet, et je profite de mes méditations du matin pour faire des méditations guidées portant sur l’autocompassion. Disons que ce n’est pas naturel, chez moi. Mais je vois déjà des résultats! C’est très encourageant. Essayez! Ça amène plus de légèreté à la vie.
Merci à Jean-François Villeneuve, psychologue spécialisé en modification des habitudes de vie, et à Claudia Labrosse, kinésiologue agréée par la Fédération des kinésiologues du Québec, pour leurs précieux conseils.