Les dangers d’être toujours en ligne
«Notre société valorise l’hyperactivité, la performance», note Julie Mayer, chargée de projet de l’initiative PAUSE. «S’ennuyer peut sembler synonyme de perte de temps.»
Avec la technologie s’ajoute le syndrome FOMO (Fear Of Missing Out), la crainte de manquer quelque chose. C’est pourquoi on marque notre présence sur les réseaux sociaux. «Ces derniers stimulent la libération de dopamine, un neurotransmetteur lié au plaisir, à la motivation et à la récompense, grâce à des interactions comme les J’aime et les commentaires», souligne Julie Mayer. Ces réactions créent un sentiment de satisfaction pouvant encourager une utilisation toujours plus grande des réseaux sociaux pour revivre ces sensations agréables. Chez certaines personnes, cela peut même mener à une dépendance.
Le fait d’être constamment en ligne peut aussi avoir d’autres effets néfastes sur la santé mentale et physique. Le flux incessant d’information et de notifications peut générer de l’anxiété, du stress et de la distraction. En raison de cette habitude à une stimulation permanente, l’absence d’activité devient alors pour plusieurs une épreuve, et non un moment de repos mérité.
«On oublie que l’ennui peut aussi être un moment où l’esprit vagabonde, où les idées prennent forme loin des distractions incessantes. C’est dans ces instants de flottement qu’on peut véritablement s’écouter, s’interroger sur ses désirs réels et ses aspirations, prendre du recul sur sa vie qui va vite.»
– Julie Mayer, chargée de projet de l’initiative PAUSE
Le pouvoir de l’ennui
Pourtant, l’ennui peut être un puissant outil de développement personnel et de mieux-être. En effet, il permet de:
- Stimuler sa créativité. Quand on s’ennuie, notre esprit est libre d’explorer de nouvelles idées et de trouver des solutions innovantes aux problèmes.
- Développer son imagination. L’ennui donne l’occasion de se laisser aller à la rêverie et de se créer des mondes imaginaires.
- Apprendre à se concentrer. L’ennui peut aider à s’éloigner des distractions et à se concentrer sur ce qui est vraiment important.
- Renforcer son sentiment de bien-être. L’ennui peut aider à se détendre, à ralentir et à se reconnecter à soi-même et à son environnement.
Comment se déconnecter pour s’ennuyer?
Pour limiter le temps passé devant les écrans, Julie Mayer nous fait part de quelques astuces:
- Désactiver les notifications non essentielles;
- Cacher les applications tentantes;
- Configurer des limites de temps;
- Programmer des horaires d’utilisation;
- Éviter de trimballer ses appareils partout;
- Fixer des moments sans écran, comme durant les repas ou les activités en famille.
L’ennui, mode d’emploi
«L’ennui n’est pas un sentiment à craindre, mais une occasion à saisir», affirme Julie Mayer. En apprenant à se déconnecter et à s’ennuyer, on peut cultiver sa créativité, son imagination et son bien-être. Alors, n’ayez pas peur de lâcher prise et de laisser votre esprit vagabonder!
Voici quelques idées pour vous lancer.
Passer du temps dans la nature
La nature a un effet calmant et apaisant sur l’esprit. Se promener dans la forêt ou simplement s’asseoir dans un jardin peut aider à chasser le stress du quotidien.
Faire de la méditation
La méditation aide à calmer l’esprit et à se concentrer sur le moment présent. Il existe de nombreuses formes de méditation, il suffit de trouver celle qui nous convient le mieux.
Pratiquer la pleine conscience
Quand on fait la file à l’épicerie, ou quand on est dans l’autobus ou le métro ou sur une terrasse à boire un café, on évite de sortir son téléphone et on se concentre sur ce qu’on voit ou sur ce qu’on entend. Et on en profite pour respirer!
Envie d’un petit défi de déconnexion?
En mai, PAUSE invite les familles du Québec à participer à une expérience de déconnexion: le 24h PAUSE en famille. Une belle occasion de passer du temps ensemble loin des écrans, en relaxant ou en faisant des activités que vous aimez!
Prenez 24h de pause en famille
Merci à Julie Mayer, chargée de projet de l’initiative PAUSE, pour sa collaboration à cet article.