«Consommez du curcuma pour vaincre la maladie d’Alzheimer et le cancer!»
«Adoptez les baies de goji pour favoriser la santé de votre cœur et garder votre moral au beau fixe!»
«Optez pour l’huile TCM (triglycérides à chaîne moyenne) et dites adieu à la maladie de Parkinson!»
Les affirmations comme ça sont légion. Avouez qu’on aimerait bien n’avoir qu’à intégrer des baies de goji dans nos smoothies et consommer une petite infusion de curcuma chaque soir pour que notre cerveau soit en santé! Malheureusement, aucun aliment, pas même un «superaliment», ne peut nous offrir tous les nutriments dont notre corps et notre cerveau ont besoin pour bien fonctionner. On peut ajouter, si on le désire, certains de ces aliments ou suppléments dans notre alimentation (attention, à certains d’entre eux, qui ont des contre-indications!), mais encore faut-il que cette dernière soit déjà équilibrée pour qu’il y ait des effets bénéfiques sur notre santé.
Nourrir son cerveau à tout âge
L’alimentation est en effet cruciale pour la santé du cerveau. Avant même la naissance, les nutriments que reçoit le fœtus participent au bon développement de ses neurones. Chez l’adulte, des nutriments comme les acides gras polyinsaturés (oméga-3 et oméga-6) sont indispensables à la mémorisation et à l’apprentissage. L’alimentation reste tout aussi importante pour la personne âgée: les oméga-3 et la vitamine A protègent les cellules du cerveau et permettent un vieillissement plus harmonieux. L’idéal est donc d’avoir une alimentation équilibrée, diversifiée, riche en fruits et légumes, faible en gras saturés et adaptée à son âge et à sa santé.
Des aliments bons pour le cœur… et le cerveau
Il n’existe évidemment pas de régime miracle qui pourrait annuler les effets du temps. Toutefois, certaines approches alimentaires se sont montrées très efficaces pour garder le cœur jeune. Pourrait-il en être de même pour le cerveau?
C’est en partant de cette hypothèse que le réputé régime méditerranéen et le régime DASH (une approche riche en végétaux et faible en sel pour stopper l’hypertension) ont été combinés pour mener à la création du régime MIND (Mediterranean-DASH Intervention for Neurodegenerative Delay).
Les résultats se sont avérés très encourageants. En plus de protéger la santé du cœur, le régime MIND a montré son efficacité pour stimuler les capacités cognitives comme la mémoire, l’attention, la résolution de problèmes, l’apprentissage, etc. Selon le niveau d’adhésion à ce mode d’alimentation, on note une baisse de 35 % à 50 % du risque d’être touché par la maladie d’Alzheimer. Une autre étude dévoile que les personnes qui suivent les recommandations de ce régime pourraient avoir un «âge cérébral» de sept ans et demi de moins. De quoi donner envie de l’adopter sur-le-champ!
Au menu du régime MIND
Quels sont les aliments MIND qui favorisent la bonne santé du cerveau?
- Les légumes verts, particulièrement ceux qui sont feuillus tels que le chou frisé (kale), les épinards, la roquette, les laitues;
- Les autres légumes;
- Les petits fruits;
- Les grains entiers;
- Les lentilles, pois chiches, haricots rouges et autres légumineuses;
- Le poisson;
- La volaille;
- Les noix;
- L’huile d’olive.
Et pour ce qui est de boire, le régime MIND encourage l’eau et les infusions, dont le thé vert. Ainsi qu’un p’tit verre de vin par jour si désiré!
Un mode de vie sain
Même si on ne suit pas un régime particulier, on peut tirer profit de divers petits changements qui permettent d’adopter de plus en plus d’aliments avantageux. On en vient ainsi à consommer moins de viande rouge et de desserts très sucrés ainsi qu’à éviter les produits ultratransformés. N’est-ce pas ce que le Guide alimentaire canadien nous invite à faire?
L’alimentation n’est qu’un facteur parmi de nombreux autres pour aider l’esprit à se maintenir en santé. Avoir des interactions sociales et une vie stimulante et rester actif physiquement influence aussi grandement le rythme du vieillissement du cerveau. Alors, si bien manger aide à maintenir l’esprit en santé, bien manger en bonne compagnie aide encore plus! Bon appétit!
Merci au Dr Louis Bherer, neuropsychologue, directeur adjoint scientifique à la Direction de la prévention et directeur du Centre ÉPIC de l’Institut de Cardiologie de Montréal, pour sa collaboration à cet article.