Bouger dans notre cour ou un parc près de chez nous
La saison froide est souvent associée aux sports d’hiver pour lesquels nous parcourons parfois des dizaines de kilomètres. Mais que l’on vive en ville, en banlieue ou à la campagne, les terrains de jeu pour profiter des joies de l’hiver sont plus proches que l’on croit. Aux quatre coins du Québec, on peut skier, marcher, glisser, patiner, pêcher ou même grimper sur la glace, et ce, sans prendre sa voiture.
Si on a accès à une cour, les occasions de bouger au grand air avec les enfants sont aussi nombreuses: batailles de boules de neige, construction d’igloo, concours de bonhomme, glissades, si le terrain le permet, etc. Sans oublier le déneigement: en préférant la pelle à la souffleuse, on s’offre un entraînement cardio de choix, sans émettre de gaz à effet de serre (GES). C’est gagnant sur tous les plans.
Adopter le vélo d’hiver ou le cocktail transport
Quand on ne pratique pas de sport d’hiver, maintenir un minimum d’activité physique, pour notre santé et notre bien-être, peut être un défi. Or, que ce soit pour aller au travail, faire des courses ou amener ses enfants à l’école, bien souvent, on n’a pas le choix de se déplacer.
Adopter le transport actif même l’hiver, c’est ce qu’on appelle joindre l’utile à l’agréable. Cette habitude peut même augmenter la productivité: selon une étude menée par une équipe de recherche de l’Université McGill, les gens qui se rendent au travail à vélo ont plus tendance à arriver à l’heure et plein d’énergie.
De plus, le transport routier pèse lourd dans la balance des changements climatiques. En 2018, le secteur représentait un tiers des émissions de GES au Québec. Laisser l’auto à la maison fait donc partie des gestes les plus pertinents pour s’attaquer à notre empreinte carbone.
Dans les grands centres, de plus en plus de pistes cyclables sont déneigées et constituent des trajets sécuritaires. Côté équipement, outre les mitaines, la tuque et plusieurs couches d’épaisseur, on ajoutera des pneus adaptés pour éviter les mauvaises surprises.
À la campagne ou en banlieue, on peut également allier déplacement et activité physique. Par exemple, si on se déplace en autobus, on peut descendre quelques arrêts plus tôt pour terminer le trajet à pied. Ou encore, si des sentiers aménagés se situent non loin de notre destination, on peut prendre l’auto quelques kilomètres, puis terminer à ski ou en raquette, à condition de pouvoir les ranger sur place, bien entendu. Ce sont deux parfaits exemples de «cocktail transport» à essayer de temps à autre. Comme pour le vélo d’hiver, l’important, pour transformer ces expériences en de nouvelles habitudes, est de bien s’équiper. Dans le cas de la marche, le port de bons crampons est de mise.
Apprivoiser notre nordicité
La pratique du transport actif en hiver semble avoir de plus en plus la cote au Québec. Par exemple, selon Vélo Québec, 190 000 cyclistes ont continué à rouler sous la neige en 2020. C’est bien, mais on peut faire encore mieux. De ce côté-là, les Scandinaves ont une longueur d’avance. Il faut dire que là-bas les infrastructures pour rouler toute l’année sont très développées.
Mais ce n’est pas qu’une question de pistes cyclables, embrasser la nordicité – terme inventé dans les années 1960 par le géographe québécois Louis-Edmond Hamelin –, c’est adopter un nouvel état d’esprit. Changer les perceptions pour que le transport actif hivernal apparaisse comme une option possible aux yeux du plus grand nombre est donc essentiel pour accélérer la cadence.
On peut aussi changer sa propre perception de l’hiver et retrouver le plaisir d’être dehors malgré le froid en intégrant quelques petits gestes dans notre quotidien, comme:
- profiter de la noirceur hâtive pour observer les étoiles;
- Faire quelques postures de yoga sur le patio;
- amener une couverture imperméable et s’asseoir sur un banc de parc pour faire des exercices de respiration profonde.
Peu importe l’activité, pour se donner toutes les chances d’expérimenter l’hiver de proximité dans le plaisir et en toute sécurité, on garde en tête cette devise suédoise: «Det finns inget dåligt väder; bara dåliga kläder», que l’on peut traduire par «Il n’y a pas de mauvais temps; que des vêtements inappropriés pour en profiter.»
Merci à la rédaction d’Unpointcinq, le média de l’action climatique au Québec, pour cet article.