Conseils

Kayak récréatif: tout pour une sortie sans remous

25 juin 2024

François Raymond

Kinésiologue et préparateur physique

Temps de lecture 4 minutes
Le kayak, activité de plein air idéale pour contempler la nature, n’est pas réservé aux pros de la pagaie! Pour s’initier à cette activité et en profiter en toute sécurité, le kinésiologue François Raymond nous dévoile ses meilleurs conseils. Moments mémorables à l’horizon!

Pourquoi choisir le kayak comme activité extérieure?

Le kayak allie à merveille activité physique et exploration de la nature. Étant préparateur physique des équipes olympique et paralympique canadiennes de canoë-kayak, j’affectionne particulièrement le kayak comme activité! Une randonnée en kayak offre un contact avec la nature différent d’une randonnée pédestre. La proximité de l’eau et du monde aquatique est apaisante et peut même réveiller notre engagement à préserver ces lieux naturels.

L’offre de kayak récréatif a beaucoup évolué ces dernières années, ce qui a fait émerger de nombreuses options pour les personnes qui débutent. Et pas besoin d’être très en forme pour s’y initier! C’est accessible à la grande majorité des gens, surtout si notre objectif est de voguer tranquillement sur l’eau.

Comme toute activité qui fait battre le cœur et sollicite nos muscles, la pratique du kayak apporte de nombreux bienfaits à la santé physique et mentale. Si l’intensité est suffisamment élevée pour créer un certain essoufflement, on améliorera notre cardio au fil de nos sorties sur l’eau. On sollicite les muscles du haut du corps (ce qui est plutôt rare dans les activités cardiovasculaires!) et des abdominaux sans générer d’impact sur le bas du corps.

Quelles sont les différentes sortes de kayak?

Il existe différentes sortes de kayak selon le type d’expédition.

  • Kayak d’initiation ou récréatif: généralement utilisé dans les lacs ou les rivières calmes, il offre une stabilité accrue et risque peu de chavirer. L’habitacle est ouvert, et les pieds ne sont pas ancrés pour pouvoir en sortir facilement en cas de pépin.
  • Kayak de mer ou d’expédition: conçu pour les longues distances, il est utilisé sur des fleuves ou en mer. Ce type de kayak, plus long que celui d’initiation ou récréatif, a un gouvernail, des compartiments de stockage et une stabilité accrue pour naviguer dans des eaux parfois troubles. Son habitacle est fermé avec une jupette.
  • Kayak de vitesse ou de rivière: ces types de kayak sont conçus pour la vitesse et pour manœuvrer dans des rapides et même des chutes d’eau. Considérant leur piètre stabilité, ils conviendront aux plus téméraires, pas aux personnes qui désirent s’initier au kayak!

Il existe aussi des kayaks gonflables, une option intéressante pour faciliter le transport et le rangement. On trouve en outre des kayaks de pêche, spécialement conçus pour cette activité et comportant des compartiments et des supports pour cannes à pêche. Enfin, les kayaks tandem (ou biplaces) permettent de pratiquer l’activité en duo et de parcourir de plus grandes distances. Une option rassurante pour un ou une novice qui se joint à une personne plus expérimentée, mais qui apporte un défi de synchronisation (et de communication!) supplémentaire.

5 astuces pour se préparer à faire du kayak

1. Apprendre les bases du kayak

Prendre un cours d’initiation ou se joindre à une expédition guidée de niveau débutant est une excellente façon d’apprivoiser le kayak. Il existe entre autres plusieurs clubs membres de l’organisme Canot Kayak Québec pour vous accompagner dans vos premiers coups de pagaie.

Vous pourrez vous y exercer à pagayer. En règle générale, on espace nos mains sur la pagaie de façon à former un angle de 90 degrés aux coudes lorsqu’on tient celle-ci au-dessus de la tête. Lorsqu’on immerge la pale dans l’eau, celle-ci sera à la verticale, près du kayak et loin devant (bras tendus). Le dos est légèrement incliné vers l’avant et détendu.

Pagayer n’est pas qu’un mouvement de bras! On transfère la force des jambes aux bras, en utilisant le tronc comme courroie de transmission. Pour ce faire, on tourne le tronc du côté de la pale avant. La pagaie agit comme ancrage fixe dans l’eau, et le kayak est propulsé en conséquence. Ne cherchez pas à «tirer» l’eau lors du coup de pagaie, mais plutôt à faire «avancer» le bateau vers ce point d’ancrage, en forçant aussi avec le bras en haut de la pale. Vous gagnerez en efficacité et vos épaules vous en remercieront!

Une astuce: placez le kayak au sol, installez-vous à l’intérieur et pratiquez le mouvement avec un plus petit bâton. Mieux vaut apprivoiser le mouvement au sol que sur l’eau!

2. Choisir un plan d’eau calme pour s’initier au kayak

Un plan d’eau calme sans embarcations à moteur, comme de petits lacs ou certaines rivières, est idéal pour débuter. On doit bien s’informer sur les courants, car on ne les voit pas toujours, et les conditions météo peuvent rapidement les influencer. Déterminez à l’avance les sites d’accès et les sorties et ne négligez pas la fatigue du retour en planifiant votre itinéraire.

Consultez la carte interactive de La route bleue pour trouver des parcours de niveau débutant ou joignez-vous à des sorties guidées.

3. Respecter les règles de sécurité en kayak

Il est recommandé de toujours porter une veste de flottaison individuelle (VFI). Il est important de savoir nager et de ne pas faire du kayak en solo, surtout pour les novices.

En plus de la veste de flottaison, l’embarcation doit obligatoirement contenir une pagaie de secours qui est démontable, un signal lumineux, une méthode de communication avec le rivage ou une manière de produire un signal de détresse et une ligne d’attrape flottante. Le Guide de sécurité nautique de Transports Canada contient tous les détails pour se conformer aux règles et ainsi profiter de notre expédition en toute sécurité.

4. Se familiariser avec le kayak

Avant de vous éloigner de la rive, testez la stabilité du kayak sur l’eau, près du quai, en balançant les hanches de chaque côté. Exercez-vous à embarquer dans le kayak à partir de l’eau alors que vous êtes en eau peu profonde. Les kayaks récréatifs n’ont pas tendance à chavirer sur des plans d’eau calmes, mais vaut mieux s’exercer dans des conditions contrôlées!

5. S’habiller adéquatement et bien s’hydrater

Par temps chaud, le maillot de bain et la veste de flottaison individuelle peuvent suffire pour une excursion de plaisance sur le bord de la plage ou dans un centre de villégiature. Crème solaire et bouteille d’eau sont par contre des incontournables!

Pour les chaussures, pensez au type d’accès à l’eau (quai, plage de sable, plage de galets) pour éviter de vous blesser aux pieds en embarquant et débarquant. Évitez les chaussures trop rigides et encombrantes qui seront inconfortables dans le kayak et vous gêneront si vous devez nager.

Rappelez-vous qu’il fait toujours plus froid sur l’eau (et dans l’eau) que sur le rivage, alors habillez-vous en conséquence. Une combinaison en néoprène est nécessaire si on fait du kayak tôt au printemps ou tard à l’automne. Il en va de même pour les chaussures.

Où faire du kayak récréatif?

Les parcs nationaux sont des endroits de choix pour faire du kayak récréatif et s’imprégner des beautés du paysage québécois. De plus, il est possible de louer des kayaks à certaines destinations de la SÉPAQ.

Le site Web Québec Aventure Plein Air regroupe quant à lui des parcs régionaux et des entreprises accréditées Qualité-Sécurité offrant des activités de kayak récréatif.

Bonne découverte!


Merci à François Raymond, kinésiologue et préparateur physique des équipes olympique et paralympique de canoë-kayak, pour sa contribution à la rédaction de cet article.

 

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