Les images apocalyptiques des feux de forêt, l’augmentation alarmante du prix du panier d’épicerie et un possible déménagement imposé dans le contexte économique actuel ne m’aident pas à dormir sur mes deux oreilles, vous vous en doutez bien. J’ai donc décidé de me tourner vers l’hypnose. Après tout, le dieu du sommeil s’appelle bien Hypnos! Je me suis abonnée à la chaîne YouTube de l’hypnothérapeute Benjamin Lubszynski, sur laquelle on trouve des vidéos aux titres évocateurs: Hypnose pour s’endormir calme et plein de confiance en soi (ça me parle, ça!), Arrêter de penser pour bien s’endormir (je veux ça!), Stop aux pensées négatives (oui, s’il vous plaît!), Gérer le stress ou comment apprendre à être calme (mon rêve!). Et il y a plus d’une vingtaine de séances d’hypnose dans le CD accompagnant son livre, Bien dormir, ça s’apprend! J’étais parée.
Entrer en contact avec son inconscient
L’hypnose, c’est se déconnecter de l’extérieur, se brancher de moins en moins sur le conscient pour être dans une sorte de lâcher-prise. Les séances nous aident à interrompre le flux de nos pensées (ça fait du bien!) et induisent une détente qui favorise l’apparition du sommeil. L’hypnose nous amène aussi à avoir confiance en notre capacité à dormir en allant chercher dans notre inconscient ce qui peut être un frein au sommeil.
Mais bon, si on veut que ça fonctionne, on est quand même mieux d’y croire, hein. Il faut aussi avoir au départ une bonne hygiène de sommeil. Si on boit trois tasses de café dans la soirée, qu’on écoute du heavy métal juste avant d’aller au lit et qu’il y a une télé – allumée – dans la chambre, ça risque de moins marcher.
Concrètement, comment ça se passe?
Durant une séance, le thérapeute nous amène d’abord à nous détendre. Il nous demande de nous installer confortablement, de fixer un point sur lequel focaliser notre attention et de prendre deux grandes inspirations. Puis, il nous accompagne dans une espèce de rêve guidé. C’est comme si on se faisait raconter une histoire. La première fois, c’est un peu déstabilisant d’entendre, durant cette histoire, des mots, des phrases entières qui semblent vouloir dire quelque chose, mais qui ne veulent rien dire. C’est fait exprès. La confusion fatigue l’esprit conscient. C’est donc une façon de nous faire lâcher prise. Une fois l’état hypnotique atteint, le thérapeute nous propose des pensées, des images qui vont suggérer le bien-être pour nous faire entrer dans le sommeil.
Les mêmes paroles reviennent souvent d’une séance à l’autre. Cette répétition a quelque chose de rassurant et a pour but de nous permettre d’arriver de plus en plus rapidement à l’état hypnotique.
L’hypnose mise en pratique
J’ai fait mes séances d’hypnose le soir au coucher, confortablement installée dans mon lit. Ça m’a pris un moment à m’habituer à la voix du thérapeute, mais maintenant, je la trouve réconfortante.
J’ai écouté mes premières séances jusqu’au bout, sans m’endormir. J’étais quand même plus calme après, cela dit. Puis, j’ai commencé à m’endormir quelques minutes avant la fin, parfois même à la moitié de la séance. Pas tous les coups, bien sûr; ça dépendait de mon état d’agitation. Il m’est déjà arrivé d’écouter deux séances de suite sans réussir à m’endormir! Mais l’hypnose m’a permis de moins appréhender le moment du coucher et de briser le fameux cercle vicieux du «moins je m’endors, plus je stresse à l’idée de me coucher, plus je stresse à l’idée de me coucher et moins je m’endors».
Et l’hypnose ne demande aucun effort, sauf appuyer sur Play. Dans une société où on nous (se) demande de toujours nous surpasser, peu importe l’activité, ça fait changement. Et ça se prend bien.
De meilleures nuits avec l’hypnose?
L’hypnose n’a pas réglé mon problème. Je souffre toujours d’insomnie. Ce qui ne m’empêche pas de continuer à écouter des séances d’hypnose. Ça me détend. Il y a quelque chose d’apaisant à s’endormir au son de la voix d’une personne, toujours la même, comme un rendez-vous, une certaine stabilité dans un moment de ma vie qui ne m’en offre pas beaucoup.
Écoutez aussi notre séance de relaxation guidée
Merci à Chantal Tellier pour sa collaboration à cet article.