Se poser la question d’abord à soi-même
Se poser la question à nous-même est une excellente façon de faire le point régulièrement, pour vérifier comment on va réellement et si des sphères de notre vie demandent des ajustements, et pour nous assurer qu’on va dans la bonne direction. C’est peut-être le moment de faire quelques ajustements ou de parler à quelqu’un qui compte pour nous. Et pas besoin encore une fois d’attendre que ça aille mal dans notre vie. C’est important aussi de partager les moments où on se sent bien!
Poser la question aux autres
Quand on entre en contact avec d’autres personnes, que ce soit au travail ou dans notre vie privée, on demande souvent «Comment ça va?» On a toutefois tendance à répondre par réflexe «Ça va bien, et toi?» Bref, on ne s’attend pas nécessairement à donner ou à recevoir une réponse honnête à cette question.
En fait, dans les situations où le «Ça va bien, et toi?» est remplacé par une réponse plus longue et moins convenue, on peut même parfois ressentir une certaine gêne. On a donc tendance à jouer la sécurité. On ne veut pas s’épancher et mettre l’autre mal à l’aise en se montrant vulnérable, ou encore on ne veut pas faire preuve d’indiscrétion en posant d’autres questions.
Pourquoi devrait-on oser parler de ce qu’on vit?
Parce que, comme le dit le dicton, un problème communiqué est à moitié résolu! Ça permet aussi à l’autre de savoir pourquoi on est de mauvais poil ou triste, et que ça n’a rien à voir avec lui ou elle (si c’est le cas, bien sûr). Et une bonne nouvelle communiquée – parce que oui, parfois, ça va aussi vraiment bien – est encore meilleure.
En outre, le besoin d’appartenance est un désir humain fondamental, et la satisfaction de ce besoin est essentielle à notre bien-être. Le fait de parler de nos émotions avec les autres peut renforcer ce sentiment. Aller au-delà de la simple formule de politesse nous permet de créer des liens et de donner un sens à nos interactions avec les autres.
Des réponses plus vraies pour renforcer nos relations
Voici des exemples de réponses qui ouvrent la porte à un moment de connexion plus profond.
1. «Merci de poser la question. Je vais bien.»
Le «Merci de poser la question» montre qu’on a de la reconnaissance envers la personne qui s’intéresse à nous. Le fait de dire qu’on va bien indique qu’on consent à donner un petit aperçu de notre vie. Et cette réponse n’exige pas que l’autre réponde par une révélation personnelle ou nous pose des questions plus détaillées.
2. «Les choses vont bien. Je viens de terminer un gros projet.»
Faire part de quelque chose de précis renforce les liens avec l’autre personne. Il peut s’agir du fait qu’on aime l’automne («J’adore ce moment de l’année où les feuilles changent de couleur») ou qu’on passe une bonne journée («Je passe une excellente journée: on brunche ensemble en ce moment, et je vais au cinéma cet après-midi»). On peut ensuite demander «Et toi, comment ça va?»
3. «J’ai eu une semaine mouvementée, mais ça va mieux.»
Cette réponse encourage l’échange. Tout le monde vit des problèmes. Et le fait de dire à l’autre personne qu’on a une semaine mouvementée et qu’on tient bon malgré tout lui donne l’impression qu’elle n’est pas seule à se débattre avec des problèmes. Ça crée un sentiment de solidarité et d’empathie.
4. «La semaine a été super difficile.»
Quand on dit «La semaine a été super difficile», «J’ai tellement de choses à faire» ou «Je ne sais pas combien de temps je vais pouvoir tenir», on cherche peut-être de l’aide. Cette réponse, dont on fait part à une personne proche ou de bon conseil, est un excellent moyen d’entamer une conversation sincère et d’obtenir l’aide dont on a besoin, et ainsi d’augmenter notre résilience. Cette honnêteté incite également les autres à faire part de leurs propres problèmes.
5. «J’ai hâte aux vacances.»
C’est une façon de dire à l’autre que les derniers jours ou les dernières semaines ont été chargés et qu’on a hâte de se ressourcer. Ce n’est pas nécessairement négatif. Entrevoir l’avenir ou un événement positif qui approche, avoir des rêves et des projets, c’est très sain et ça peut être une stratégie stimulante pour se sentir mieux. Ça pourrait même nous aider à affronter certains des sentiments plus complexes qu’on peut éprouver à ce moment-là.
D’autres façons de demander «Comment ça va?»
Pour que la question semble moins machinale et que l’autre personne sente qu’on s’intéresse réellement à elle, qu’on veut savoir si elle se sent heureuse ou pas, qu’on est là pour l’écouter et l’aider, on peut lui demander:
- «Comment te sens-tu?»
- «Comment s’est passée ta semaine?»
- «Comment ça se passe à ton nouveau travail?»
- «As-tu des projets pour le week-end?»
- «As-tu vu un film ou lu un livre touchant récemment?»
Reformuler la question en cas de doute
Si on soupçonne une personne proche de ressentir du chagrin ou de la détresse, il est important de montrer qu’on se soucie d’elle. Le simple fait de poser à nouveau la question, sous une forme différente, peut l’aider à s’ouvrir. Si elle n’a pas envie de parler à ce moment-là, on peut lui rappeler qu’on sera là pour elle quand elle se sentira prête. Et si ses problèmes émotionnels dépassent notre compétence, on peut toujours la diriger vers quelqu’un qui pourra l’aider.
Créer des relations significatives
Dans un monde où tout va très vite, il est facile d’oublier les moments importants et les conversations à cœur ouvert. Ces conversations devraient pourtant être régulières. Demandons à nos amis et amies comment ils et elles se sentent, ce qui se passe dans leur vie et quels sont leurs défis ou leurs bons coups actuels. Apprendre à écouter fait de nous des personnes humaines et donne envie aux autres non seulement de venir vers nous, de se confier, mais aussi de nous écouter. C’est de cette façon qu’on crée des relations significatives.
N’oublions pas toutefois qu’on choisit les personnes avec qui on veut avoir des relations significatives. On peut très bien répondre «Ça va bien» quand on ne souhaite pas s’ouvrir à l’autre. Il existe différents degrés d’intimité. À nous de décider avec qui on a envie d’aller plus loin.
Merci à Nathalie Parent, psychologue, auteure et conférencière, pour sa collaboration à cet article.