Conseils

Je procrastine, tu procrastines… Action!

20 février 2024

Nathalie Parent

psychologue

Temps de lecture 4 minutes
À la fin de la journée, de la semaine ou du mois, on constate qu’on n’a pas effectué les tâches qu’on avait planifiées ou, pire encore, on stresse à l’idée de n’avoir rien terminé? Parfois, on réalise qu’on n’arrive pas à se mettre en action, d’autres fois on cherche comment on a pu perdre son temps, sans comprendre? Ou encore la motivation n’y est pas du tout et on tourne en rond? Voici quelques trucs pour modifier cette tendance à procrastiner.

Les conséquences de la procrastination

Le fait de procrastiner, de remettre une décision à prendre ou l’exécution d’une tâche peut avoir des répercussions sur notre entourage et sur nous-même. Mais quels pourraient être les effets négatifs de notre procrastination? Voici quelques exemples.

Les effets de la procrastination sur moi-même

  • Retard dans la remise de mon travail, ce qui peut m’occasionner du stress ou même des conséquences plus importantes (un projet refusé au travail, une note à mon dossier par mon employeur, une subvention non accordée, etc.);
  • Stress et pression: travailler sous pression par manque de temps et devoir couper dans ma qualité de vie, dont mon sommeil, mon alimentation, mes activités;
  • Conflits ou mésententes avec mes collègues, mes proches;
  • Tomber dans le cercle vicieux du plaisir immédiat: je règle les tâches que j’aime et je reporte toujours les tâches déplaisantes, qui s’accumulent constamment;
  • Augmentation de ma charge mentale, car ce qui n’est pas fait reste dans ma tête;
  • Sentiment de désordre et de désorganisation, ce qui affecte également mon état d’esprit;
  • L’anxiété et l’anxiété de performance: plus j’évite (je procrastine), plus mon anxiété monte, et vice versa. C’est un cercle vicieux;
  • Déprime ou dépression par manque de stimulation, ce qui amène un autre cercle vicieux, car trop de stress m’épuise, mais pas assez m’amène dans l’ennui, la déprime ou un état léthargique;
  • Émotions désagréables: je m’en veux, j’ai l’impression d’être incapable de faire quoi que ce soit, je vis un sentiment d’incompétence, de la culpabilisation, de l’insatisfaction…

Les effets de la procrastination sur les autres

  • Retards au travail ou à la maison (Les autres attendent constamment après moi.);
  • Accumulations en tous genres au travail, à la maison: factures impayées, dossiers moins intéressants à faire qui s’accumulent, rapports non faits, etc.;
  • Désordre qui a des conséquences sur les autres: à la maison quand le ménage s’accumule, le lavage n’est pas fait, les aires communes sont envahies par de l’accumulation (vêtements, paperasse et vaisselle qui traînent, etc.). Même chose au travail, quand je me laisse traîner partout où je passe, que je ne me ramasse pas dans la cuisine commune, que je laisse traîner mes documents, etc.;
  • Ces retards, ces accumulations et ce désordre entraînent frustrations, irritation, reproches de la part des autres;
  • On me perçoit de façon négative (ex.: impression de paresse ou de manque d’intérêt);
  • Au bout du compte, tout cela peut même aller jusqu’à entraîner des difficultés relationnelles.

Ainsi, procrastiner peut engendrer des effets négatifs pour soi, sur les autres et les relations à long terme. Quelques trucs sont ici proposés pour remédier à cette tendance, mais l’invitation à faire preuve de créativité est aussi lancée fin de trouver les moyens qui nous conviennent le mieux. Si on arrive à identifier les raisons de notre procrastination (peur de l’inconnu, protection face à la honte, besoin de plaisir, fuite, etc.), on trouvera plus facilement les moyens adaptés à notre situation.

10 moyens pour cesser de procrastiner

1. Je fais une liste des choses à faire

Je tente de les prioriser selon leur importance et leur urgence. Et je coche les tâches déjà effectuées… C’est plus encourageant!

2. Je divise la tâche en plusieurs petites tâches

Ça m’apparaîtra moins comme une montagne. Entre les petites tâches, je peux aussi introduire des récompenses, quelque chose qui me fait plaisir tels un café, une marche, une pause, une activité plaisante, etc. Sans procrastiner pour revenir à l’autre tâche après!

3. Je planifie mon calendrier de façon réaliste

Si je suis du genre à remplir ma journée et à vouloir tout accomplir dans un temps restreint, j’ajoute des minutes à chacune des activités à faire. Je peux aussi bloquer un moment dans mon agenda pour chaque type d’activité. Par exemple, fixer une plage de 3 heures le mardi après-midi pour effectuer les suivis, les renvois d’appels, payer les comptes, effectuer les activités liées à la maison ou aux soins personnels, etc.

4. Je passe à l’action et j’évite de trop réfléchir

J’évite d’éviter et j’affronte les émotions désagréables liées à la tâche. Parfois, les gens ruminent dans leur tête l’activité à effectuer en répétant en boucle «Oui, mais ça ne me tente pas». Je bloque plutôt mon discours intérieur en chassant la pensée et en passant à l’action! Je fixe un intervalle au calendrier pour réaliser la tâche et, le temps venu, je me concentre sur le moment présent en m’y préparant: je choisis, par exemple, un endroit calme où je pourrai me concentrer, je m’installe devant l’ordi, je rédige ce rapport.

5. J’évite les distractions

Lorsque je dois exécuter une activité qui demande de la concentration, je place mes autres écrans tel mon téléphone intelligent loin de moi et hors de ma vue et j’éteins mes notifications. Garder les appareils ainsi éloigne la tentation d’aller les consulter. Ça m’évitera de perdre du temps à retourner à la tâche et à reprendre ma concentration après m’être fait déranger.

6. Je prends des pauses pour m’aérer l’esprit

Le cerveau a besoin de temps pour récupérer. Permettre au corps de bouger favorise aussi l’exécution des tâches par la suite. Alors pourquoi ne pas prévoir de petites pauses actives?

7. Je ne cherche pas la perfection et je fais de mon mieux

Me mettre de la pression pour que tout soit parfait peut m’amener à retarder le moment de me mettre à la tâche ou à perdre mon temps durant la tâche.

8. Je suis à l’écoute

Je prends conscience de moi-même, des pensées qui partent ailleurs ou dans tous les sens. Je réalise que je me compare aux autres ou que je procrastine. Ça m’aidera à me ramener à la tâche, à me ramener à moi.

9. Je fais des bilans régulièrement

Par exemple, j’identifie mon bon coup de la journée ou de la semaine, ce qui a moins bien été et ce que j’en comprends pour la prochaine fois. Je me félicite aussi pour ma progression!

10. J’équilibre obligations et plaisir

Je prévois du temps juste pourtemps juste pour moi dans mon calendrier: une heure durant la journée, un moment durant la semaine ou le mois. Le plaisir, les échanges et les activités qui font du bien me donneront de l’énergie pour effectuer ce qui est moins plaisant et remplir les obligations du quotidien.

Procrastiner moins pour se sentir mieux

Prendre conscience de notre procrastination permet de trouver les moyens pour modifier nos comportements. Exécuter les tâches qui pèsent sur nos épaules apporte un sentiment de satisfaction et de réalisation de nous-même. Afin de sortir d’un cercle vicieux de procrastination, on identifie ce qui nous y amène… mais sans y réfléchir trop longtemps! On passe plutôt à l’action et on trouve des solutions pour diminuer notre état de procrastination. On n’en ressentira que plus de fierté!


Merci à Nathalie Parent, psychologue, auteure et conférencière, pour la rédaction de cet article.

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