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Activités hivernales: trucs d’une adepte pour bouger dehors

15 novembre 2022

Temps de lecture 5 minutes
Bouger dehors en hiver

Quand l’hivers’installe, on peut avoir tendance à vouloir rester plus à l’intérieur. Ce serait pourtant dommage de se priver du plaisir et des bienfaits des activités hivernales à l’ extérieur! On en discute avec Sylvie Bernier, qui fait la promotion des saines habitudes de vie depuis plus de 30 ans.

Q
On fait généralement moins d’activité physique pendant la saison hivernale. Qu’est-ce qui explique ce phénomène selon vous?
R

C’est vrai que l’hiver est souvent synonyme au Québec de cocooning. Après avoir profité de l’été et de l’automne pour faire des activités extérieures, la tentation d’hiberner se fait ressentir chez bien des gens.

Je pense que le changement d’heure joue un rôle là-dedans. Il fait noir très tôt: ça ne nous incite pas à sortir après le travail. Le froid peut aussi être un enjeu pour certaines personnes, tout comme le fait que la neige et la glace rendent les déplacements plus difficiles.

Pourtant, une fois qu’on a trouvé notre façon de s’adapter à ces défis, on peut profiter des bienfaits de bouger dehors à l’année et apprécier l’hiver plutôt que l’endurer.

Q
Pourquoi est-ce si important de bouger l’hiver, particulièrement à l’extérieur?
R

Notre corps, c’est un peu comme notre voiture. Le jour où on arrête d’en prendre soin, on peut se retrouver sur la voie de service. C’est la même chose pour notre corps. Si on n’en prend pas soin (le garder en mouvement, bien le nourrir, apprendre à gérer le stress, etc.), il peut cesser de bien fonctionner. Et on ne peut pas le changer pour un autre dans quelques années, contrairement à une auto!

Bouger a des bienfaits pour la santé mentale, psychologique et physique. On a plus d’énergie, et notre moral est meilleur. C’est particulièrement vrai durant la saison hivernale, pour combattre la déprime causée par le manque de lumière.

Les bienfaits du contact avec la nature sont prouvés. Notre niveau de stress et d’anxiété diminue, de même que notre fréquence cardiaque et notre pression artérielle. Des médecins prescrivent même du temps en nature à leurs patients et patientes.

En plus, c’est l’fun de bouger dehors l’hiver! Depuis que j’ai des petits-enfants, je redécouvre cette saison à travers leurs yeux. J’ai recommencé à jouer dehors. Je m’habille chaudement et je sors avec eux pour faire des bonshommes de neige, de la glissade ou du patinage. Ma petite-fille adore pelleter! Parfois, on fait juste se coucher au sol pour regarder la neige tomber. L’émerveillement, c’est tellement bon pour notre santé mentale!

Q
Vous êtes une championne olympique de jeux d’été. Quelle est votre relation avec les sports d’hiver? Quelles sont vos activités préférées?
R

J’en ai de très bons souvenirs, enfant, avant que je ne commence à m’entraîner pour le plongeon. Mes parents avaient une roulotte à Lac-Beauport et ils s’organisaient pour qu’on puisse en profiter l’hiver. On allait patiner, on glissait en soucoupe, on jouait beaucoup dehors.

Après ma retraite du plongeon, j’ai fait le choix conscient de m’initier aux sports d’hiver, pour pouvoir bouger à l’année. Je fais de la randonnée, des marches contemplatives.

C’est sûr que c’est plus facile quand on a dans notre entourage des gens qui pratiquent déjà des activités hivernales, car on peut se laisser guider par eux. J’ai développé une passion pour le ski de fond, auquel j’ai été initiée par Pierre Harvey, il y a plus de 30 ans, mais pour d’autres personnes, ce sera la randonnée en montagne, le ski alpin, la raquette ou le vélo à pneus surdimensionnés (fatbike).

Q
Comment réussir une sortie active en hiver?
R

Il faut commencer par bien s’habiller pour l’activité qu’on pratique. Si je sors dehors à – 20 degrés pour jouer avec ma petite-fille, je ne m’habille pas de la même façon que lorsque je vais faire de la randonnée en montagne, du ski de fond ou de la marche contemplative.

Chaque activité a ses exigences. Et on ne parle pas ici d’avoir des vêtements différents pour chaque activité. On parle plutôt de s’habiller en multicouche. Mes vêtements pour la randonnée l’automne sont les mêmes que pour le ski de fond. Ce qui change, c’est que j’ajoute quelques pelures l’hiver.

Il faut aussi prévoir de l’eau, un smoothie ou une boisson chaude, une collation, de la crème solaire, des papiers-mouchoirs pour le nez qui coule, des crampons, etc.

Q
Avez-vous des trucs pour créer l’habitude de bouger dehors l’hiver?
R

Voici 7 astuces pour se motiver à sortir pendant la saison hivernale.

  1. Ne pas attendre la fin de la journée, quand il commence à faire noir, pour sortir. On s’active plutôt le matin, avant de commencer notre journée de travail, ou on fait une marche sur l’heure du dîner, pour profiter de la lumière du jour.
  2. Commencer à apprivoiser le changement de température dès l’automne. Dans mon cas, je délaisse un peu le vélo à la fin de l’été pour la randonnée en montagne. J’adore voir la nature changer au fil des saisons. Dans mon sac à dos, j’ajoute une tuque, des gants, un cache-cou.
  3. Sortir de sa zone de confort et essayer différentes activités, pour trouver ce qu’on aime. Il se peut que ce ne soit pas le coup de foudre la première fois. Peut-être qu’on n’avait pas le bon équipement, peut-être qu’il ventait trop. Je vous encourage à persévérer.
  4. Inscrire nos nouvelles activités dans notre agenda et laisser à portée de main nos vêtements d’extérieur et notre équipement.
  5. Choisir des activités en groupe pour profiter de l’effet d’entraînement, en s’inscrivant à un groupe de marche nordique ou de ski de fond, par exemple. On peut aussi tout simplement aller marcher avec nos proches après une tempête de neige, quand tout est blanc et feutré. C’est un moment agréable à partager!
  6. Donner plus de place à la marche dans nos déplacements, que ce soit pour le travail ou les courses. C’est peu coûteux et c’est accessible à la majorité d’entre nous. Ça permet également d’initier les enfants à l’activité physique.
  7. Sortir, même si c’est 5 minutes par jour. Sans culpabilité et avec bienveillance envers nous-même. Peut-être que la prochaine fois, ce sera 7 minutes. On y va à notre rythme.
Q
Et comment s’activer si on ne peut pas aller dehors?
R

Il est possible de pratiquer plusieurs activités intérieures, selon notre forme et notre niveau d’énergie:

  • Monter et descendre les escaliers intérieurs
  • Faire le ménage avec entrain
  • Se faire un petit circuit dans la maison
  • Aller marcher dans un centre commercial
  • Suivre un cours en ligne
  • Faire du vélo d’intérieur

Si vous ne pouvez pas sortir, je vous invite à mettre votre manteau, ouvrir la porte et prendre un moment pour respirer l’air frais et profiter de la luminosité. C’est simple et ça contribue à notre bien-être!

Q
Quelle est la meilleure façon de s’initier aux plaisirs de bouger dehors l’hiver?
R

Au Québec, de nombreux parcs nationaux nous permettent de pratiquer une foule d’activités tout en profitant des beautés du paysage hivernal. De plus, la location d’équipement dans les parcs de la Sépaq est gratuite pour les enfants de 17 ans et moins.

Les municipalités offrent aussi de plus en plus le prêt d’équipement léger, comme les patins, les raquettes, les skis de fond. Et durant la pandémie, elles ont mis sur pied des activités de proximité: sentiers balisés, meilleur accès aux parcs de quartier, glissades en hiver, etc.

On a vraiment de la chance. Il ne reste plus qu’à en profiter!

Merci à Sylvie Bernier, présidente de la Table sur le mode de vie physiquement actif (TMVPA) et de la Table québécoise sur la saine alimentation (TQSA), pour sa collaboration à cet article.

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