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La liaison cœur-corps-esprit

30 janvier 2024

Observatoire de la prévention

Observatoire de la prévention

de l’Institut de Cardiologie de Montréal

Temps de lecture 3 minutes
Notre état d’esprit et notre santé psychologique ont un effet sur notre santé physique. Mais à quel point et de quelle façon? L’Observatoire de la prévention fait la lumière sur cette relation bien réelle.

La liaison cœur-corps-esprit, c’est quoi?

Le cerveau, le cœur et le corps sont interreliés dans une relation qu’on appelle la « liaison cœur-corps-esprit ». En effet, le cœur et le cerveau sont reliés par le système nerveux sympathique (stimulant) et parasympathique (apaisant).

On ressent l’influence du cerveau sur le cœur lorsqu’on éprouve de vives émotions (causées par une agression physique, un stress psychologique, un fort sentiment amoureux, etc.) et que notre rythme cardiaque augmente soudainement. Même si ça semble moins évident, ce lien n’est pas à sens unique, et le cœur a lui aussi des effets sur le cerveau et la santé mentale.

5 liens entre la santé mentale et la santé du cœur

Colère et hostilité

Des épisodes de colère et d’hostilité peuvent provoquer une réponse indésirable du système nerveux sympathique. Des études ont montré qu’un état de colère «chronique» est associé à une augmentation de la fréquence cardiaque et de la pression artérielle et augmente de 19 % le risque de maladie du cœur chez les personnes en bonne santé.

De plus, dans les 2 heures suivant un épisode de colère, on rapporte davantage d’événements cardiovasculaires comme l’infarctus du myocarde (crise cardiaque) et l’accident vasculaire cérébral (AVC).

Dépression

Plus de 20 % de la population nord-américaine sera atteinte d’un trouble dépressif au cours de sa vie. Les femmes, les jeunes adultes et les personnes à faible revenu sont plus à risque.

De nombreuses études ont montré que les personnes souffrant de dépression ont un risque accru de 30 % de subir un infarctus du myocarde ou de développer une maladie coronarienne (obstruction des artères qui nourrissent le cœur).

Anxiété

L’anxiété peut survenir de façon passagère ou plus généralisée (trouble anxieux généralisé). Plus de 25 % de la population nord-américaine aura des troubles anxieux au cours de sa vie.

Selon l’ensemble des données sur le sujet, l’anxiété est associée à un risque plus élevé d’être atteint d’une maladie cardiovasculaire, y compris la maladie coronarienne (+41 %), l’accident vasculaire cérébral (+71 %) et l’insuffisance cardiaque (+35 %).

Bonheur et état d’esprit positif

La santé psychologique a quant à elle un impact positif sur le cœur. En effet, une étude a évalué que les personnes affichant un état émotionnel plus positif diminuaient leur risque de maladie coronarienne de 22 %.

D’autres équipes de recherche ont montré qu’un état émotionnel positif protège contre la progression du diabète et d’autres conditions défavorables comme l’hypertension, des taux de lipides élevés, etc.

Avoir un but dans la vie

Avoir un but dans la vie peut prendre diverses formes. Pour la plupart, il s’agit de se sentir utile, de trouver un sens à la vie quotidienne et de vivre en cohérence avec ses valeurs.

L’analyse de plusieurs études a révélé que le sentiment qui accompagne le fait d’avoir un but dans la vie était associé à une diminution de 17 % du risque d’événements cardiovasculaires (crise cardiaque et AVC) et de la mortalité associée à toutes causes. Ce lien a aussi été noté chez les personnes âgées, même après avoir pris en compte la dépression, le handicap et d’autres maladies.

Comment s’explique la liaison cœur-corps-esprit?

Bien que les mécanismes ne soient pas tout à fait compris, le stress, les émotions négatives et les problèmes de santé mentale déclenchent des processus dans le cerveau. Notamment en stimulant des structures qui sont responsables de libérer des substances (comme le cortisol) dans le corps et qui entraînent toute une cascade de réactions ayant un effet sur le système nerveux et le cœur.

Les études notent aussi que les gens qui ont une bonne santé mentale sont généralement plus en mesure d’adopter de saines habitudes de vie comme bien manger, ne pas fumer et bien dormir par exemple. Il s’agit d’un effet indirect, mais non négligeable, nous rappelant que prendre soin de soi, ça va bien au-delà de l’aspect physique!


Cet article est adapté d’un texte initialement publié à observatoireprevention.org. Les études dont sont tirés les résultats mentionnés ci-dessus sont décrites plus en détail dans l’article original.

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