3 réactions face à l’indécision
Lorsqu’on fait preuve d’indécision, on peut avoir tendance à réagir de différentes façons.
1. Éviter de choisir
On évite d’avoir à prendre la décision, on procrastine en repoussant à plus tard le moment du choix ou on ne choisit tout simplement aucune option. Comme si notre esprit était « figé » et qu’on ne pouvait se positionner.
2. Accepter toutes les options
Une autre réaction peut être celle de ne refuser aucune option (difficulté à dire non!), de ne pas mettre de limites ou de tenter de satisfaire tous ses besoins. On peut craindre aussi de blesser une autre personne en refusant une option, alors on accepte pour éviter de se sentir coupable. Accepter toutes les options est aussi une façon utilisée pour se garder les portes constamment ouvertes pour la suite (Et si…?). Comme on ne choisit pas, alors rien n’est fermé. Mais en même temps, rien n’est choisi!
3. Se fier à l’opinion d’une autre personne pour choisir
L’indécision peut aussi nous mener à sonder le regard social, c’est-à-dire à rechercher l’approbation des autres. On expose son choix à une autre personne et on tente de savoir ce qu’elle choisirait pour guider son choix. Certaines personnes laissent même l’extérieur déterminer la suite sans avoir eu à prendre une décision.
Conséquences de l’indécision
L’indécision amène son lot de conséquences. Ne pas choisir et accepter trop d’options peut mener à une surcharge sur différents plans. À force d’en prendre trop sur nos épaules en ne choisissant pas, on accumule des tâches professionnelles, des responsabilités, des activités, des contraintes d’horaires, des relations. La charge devient trop grande au quotidien et devient une pression. À la longue, on s’épuise physiquement et émotionnellement.
Ne pas choisir peut aussi impliquer que l’on nie nos propres besoins. En acceptant des options par pression, pour éviter de blesser une autre personne ou encore par culpabilité, on poursuit des objectifs qui vont à l’encontre de ce qui nous intéresse vraiment et qui ne nourrissent pas nos besoins psychologiques essentiels à notre bien-être. En découlent souvent un mal-être et une démotivation. En effet, difficile de garder la motivation quand on n’a pas réellement envie de poursuivre un but!
Choisir: un deuil à faire
Faire un choix implique de faire un deuil. Et même bien souvent des deuils. Dans l’indécision, on se retrouve face à cette angoisse de la perte. On ne veut pas perdre des options, des possibilités, des ouvertures éventuelles. Donc on ne choisit pas ou on accepte tout. On ne perd donc rien!
Choisir, c’est mettre de côté certaines options. On renonce ainsi à réaliser des désirs et à satisfaire les attentes des autres. Renoncer suppose donc inévitablement la perte du ou des choix non retenus. C’est pourquoi on parle de deuil.
C’est donc un travail sur le deuil qui doit s’opérer pour sortir de l’indécision. Le deuil peut se jouer sur différents fronts. En voici quatre.
Deuil de nos idéaux
On porte tous en soi des idéaux de ce qu’on devrait être et atteindre dans la vie. Des attentes et exigences de perfection, d’équilibre, de force qui sont bien souvent valorisées socialement. Pour faire un travail sur le deuil, il importe de revisiter ces attentes et exigences qui nous influencent dans nos choix et nous maintiennent dans l’indécision.
Deuil de ce qui ne sera pas
C’est aussi tout un travail d’assumer que ce qu’on ne choisit pas n’arrivera tout simplement jamais ou le sera seulement un jour. C’est la perte d’une possibilité, de ce qui aurait pu exister.
Deuil de ce qu’on avait espéré et attendu
On a attendu souvent très longtemps pour atteindre un objectif, pour satisfaire un besoin ou pour nouer une relation nourrissante avec une personne. On a espéré. Beaucoup. Renoncer est alors difficile.
Deuil de la reconnaissance de l’autre
Si en faisant un choix on a l’impression qu’on va blesser ou décevoir une autre personne, on fait donc face à la perte de l’amour, de la gratitude ou de la reconnaissance qu’on recherchait de cette façon dans son regard, ses gestes, ses paroles.
Dans ce travail sur le deuil, il est avant tout important de prendre conscience de nos craintes, de nos idéaux et de déterminer nos besoins pour mieux choisir ce qui nous correspond réellement. Pour comprendre la ou les pertes auxquelles on est confronté, on doit se laisser vivre la tristesse et les angoisses que les choix non retenus font émerger.
Choisir, ça peut prendre plus ou moins de temps selon ce qui émerge en nous. On y va à notre rythme et sans se juger. On n’a pas à se critiquer d’être figé dans l’indécision! Au contraire, quand on comprend que l’indécision implique un réel défi émotionnel lié au deuil face à la perte, on peut davantage développer un regard bienveillant envers nous-même.
Et si on se trompe dans nos choix?
On doit relativiser la perte anticipée! Bien souvent dans la réalité, on peut revenir sur nos choix si on se rend compte en chemin que le choix fait n’était pas satisfaisant finalement. On peut alors prendre une nouvelle direction. Dans certains cas, il ne sera réellement plus possible de revenir sur un choix fait: il y a moyen de faire surgir de nouvelles options avec créativité et d’envisager des options auxquelles on n’avait pas réfléchi au départ. On prend ainsi un chemin différent qui nous mène vers une nouvelle direction, mais qu’on peut rendre nourrissant psychologiquement.
Il ne reste alors plus qu’à oser nous lancer et voir où cela va nous mener. Sans pression, en nous laissant l’opportunité d’apprendre de nos choix et la possibilité de nous ajuster au besoin.
Merci à la psychologue Geneviève Beaulieu-Pelletier pour la rédaction de cet article.