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Le plastique: un risque pour la santé du cœur?

12 novembre 2024

Observatoire de la prévention

de l’Institut de Cardiologie de Montréal

Temps de lecture 3 minutes
carottes emballées
On ne s’étonne plus de voir du plastique un peu partout autour de nous. C’est plus surprenant, voire inquiétant, que de petites particules de plastique, invisibles à l’œil nu, trouvent leur chemin jusque dans nos artères et nos organes. L’Observatoire de la prévention nous parle du lien entre le plastique et la santé cardiovasculaire.

Est-ce que le plastique est nocif pour la santé?

Les particules de plastique qui pénètrent dans notre corps pourraient être nuisibles à la santé, particulièrement pour le système cardiovasculaire. Selon une étude menée auprès d’un peu plus de 200 personnes, la présence de microplastiques dans des plaques d’athérome (dépôt de graisse dans les artères) augmenterait de 4,5 fois le risque d’événements cardiovasculaires majeurs (AVC, infarctus du myocarde, etc.).

Dans une autre étude, des particules de plastique ont été détectées dans 80 % des caillots sanguins prélevés chez des personnes ayant subi une thrombectomie (procédure pour enlever un caillot dans un vaisseau sanguin). Bien que ces résultats ne prouvent pas un lien de cause à effet, les analyses montrent que les maladies cardiovasculaires sont plus graves lorsque les caillots contiennent des microplastiques que lorsqu’il n’y en a pas.

D’où vient le plastique qu’on trouve dans notre corps?

Le plastique est dans l’eau

L’eau et autres boissons embouteillées dans des contenants en plastique sont une source majeure de particules de plastique qui se retrouvent dans notre corps. Des quantités élevées de particules de plastique ont été mesurées dans 92 % à 100 % des échantillons d’eau embouteillée. Le polytéréphtalate d’éthylène (PET) et le polypropylène sont les plastiques les plus présents puisqu’ils entrent dans la composition de la bouteille et du bouchon.

Le plastique est dans les fruits et légumes

De nos jours, les emballages en plastique sont chose commune à l’épicerie. Les fruits et légumes n’y échappent pas. Laitues, concombres, poivrons, champignons, choux, fruits, petits fruits et autres produits peuvent être imprégnés des particules du plastique qui les emballe.

On trouve aussi des microplastiques dans les racines des légumes, en raison de la présence de ces particules dans l’eau et dans la terre. Des légumes comme les carottes, radis, betteraves, pommes de terre sont donc des sources potentiellement importantes de particules de plastique mangées.

Le plastique est dans les poissons et fruits de mer

On détecte du plastique dans le système digestif des poissons et fruits de mer, mais heureusement, ce n’est pas une partie qu’on consomme généralement. Certains mollusques, comme les palourdes, les moules et les huîtres, sont consommés entièrement et peuvent donc être une source importante de particules de plastique.

Comment le plastique entre dans notre corps?

La chaîne alimentaire est en bonne partie responsable des particules de plastique qu’on repère dans notre corps. Des particules de plastique présentes dans l’air peuvent aussi entrer dans notre corps lorsqu’on respire. Des études estiment que, selon nos habitudes de consommation, on ingère entre 0,1 g et 5 g de plastique par semaine.

Ces microparticules traversent la barrière des intestins pour aboutir dans le sang puis dans des organes comme le foie, les poumons, le cerveau, etc. Une étude a permis de détecter des particules de plastique dans 77  % des échantillons de dons de sang provenant de personnes en bonne santé.

Comment réduire le plastique qu’on ingère?

Diminuer sa consommation d’emballage en plastique est un défi. Heureusement, de nouveaux types d’emballages font leur apparition sur les étalages. Sacs en filet biodégradable, films fabriqués avec de la matière organique, plateaux à base de plantes… C’est un pas dans la bonne direction!

Voici d’autres actions concrètes qu’on peut essayer:

Et bien sûr, manger une variété d’aliments reste une façon efficace (et savoureuse!) de ne pas manquer, ou dans ce cas-ci avoir trop, d’une substance en particulier dans notre corps.


Cet article est une adaptation d’un texte initialement publié à observatoireprevention.org. Les études dont sont tirés les résultats mentionnés ci-dessus sont décrites plus en détail dans l’article original.

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