Article

S’initier à la planche à pagaie

20 juin 2023

Claudia Labrosse

Claudia Labrosse

Kinésiologue agréée par la Fédération des kinésiologues du Québec

Temps de lecture 5 minutes
La planche à pagaie ne cesse de gagner en popularité. Ce sport aquatique permet de maintenir sa forme tout en profitant des bienfaits de l’eau. On découvre tout ce qu’il faut savoir sur cette activité combinant à la fois exercice, relaxation et nature avec Claudia Labrosse, kinésiologue et détentrice de plusieurs formations de SUP de Pagaie Canada.
Q
C’est quoi, la planche à pagaie?
R

La planche à pagaie ou stand up paddleboard (SUP) se pratique sur une longue planche (semblable à une planche de surf), sur laquelle on pagaie en position debout. Les peuples indigènes de Polynésie, de Tahiti et des Antilles auraient été les premiers à utiliser des embarcations rappelant les planches à pagaie pour se déplacer. Le SUP tel qu’on le connaît aujourd’hui serait quant à lui né dans les années 1940 à Hawaï, où des profs de surf utilisaient leur planche avec une pagaie afin d’avoir une meilleure vue sur les surfeurs et surfeuses dans l’eau ou se servaient de la pagaie pour mieux diriger la planche en surfant sur les vagues. Avec les années, le sport et l’équipement se sont raffinés, et aujourd’hui, on pratique le SUP sur une longue et large planche, avec une pagaie qu’on ajuste selon notre grandeur.

Q
Quel est le matériel requis pour faire de la planche à pagaie?
R

Le matériel requis pour faire du SUP se résume à une planche, une pagaie et quelques accessoires, dont une laisse élastique qui s’attache à la cheville et qui nous permet de récupérer facilement notre planche si on tombe. Il existe deux types de planches: rigides ou gonflables. On peut choisir une planche gonflable, qui sera plus compacte et facile à ranger et à transporter. Si on ne souhaite pas investir dès le départ dans l’achat d’un SUP, on peut opter pour la location à un endroit où se pratique cette activité.

Q
Pourquoi choisir le SUP?
R

Contrairement à la planche à voile ou au surf, ça ne prend pas des heures d’entraînement avant de maîtriser le SUP. La plupart des gens arrivent à se tenir debout sur la planche au premier essai. Autre avantage: lorsqu’on tombe à l’eau, retourner sur la planche demande moins d’efforts que si on était en kayak. De plus, comme il est léger et compact, le SUP est la meilleure embarcation nautique pour découvrir les nombreux plans d’eau du Québec. Polyvalent, il se pratique autant en eau calme qu’en rivière ou en mer. En outre, la mise à l’eau peut se faire n’importe où, même en eau peu profonde. Pas besoin de quai ou de plage! Enfin, on peut pratiquer le SUP en solo, en groupe, avec les enfants ou même le chien. C’est une activité ludique et conviviale.

Q
Quels sont les bienfaits du SUP?
R

La planche à pagaie est un sport très complet. Elle contribue entre autres à la tonification de l’ensemble des muscles du corps. Lors d’une séance de SUP, on travaille beaucoup le dos, les bras, les épaules et la poitrine. De nombreux muscles sont également sollicités, dont les ischiojambiers, les fessiers et la ceinture abdominale. On développe aussi les muscles stabilisateurs: la planche étant toujours en mouvement, le corps doit sans cesse s’adapter pour rester en équilibre. Ce qu’il y a d’intéressant également avec la planche à pagaie, c’est qu’elle permet de varier les entraînements. On peut par exemple s’entraîner à améliorer notre temps sur un parcours déterminé ou s’amuser à s’entraîner par intervalles, comme en course à pied. Le SUP apporte aussi un véritable moment de détente et de bien-être à ses adeptes. La planche à pagaie nous oblige à être dans le moment présent. On doit garder notre équilibre, s’adapter au vent, au courant, se concentrer sur nos mouvements de pagaie…

Q
Quelles activités peut-on pratiquer avec un SUP?
R

Parmi les raisons qui expliquent la popularité du SUP, il y a le fait que sa pratique est facile et diversifiée. Bien sûr, en planche à pagaie, on peut surfer sur des vagues, que ce soit en mer ou en rivière. Mais on peut aussi descendre des rapides en rivière, parcourir de grands plans d’eau à notre rythme, ancrer notre planche sur un lac et faire du yoga ou enchaîner des exercices (on profite d’un échauffement intégré, juste en pagayant un peu avant), faire de la course, de la pêche… On peut utiliser n’importe quelle planche pour faire nos exercices, mais les planches plus larges ou conçues pour le yoga sont plus stables.

Q
Doit-on suivre un cours d’initiation au SUP?
R

Oui, je le recommande. On y apprend les techniques de base: comment se mettre debout sur la planche et ne pas se laisser déstabiliser par les mouvements de l’eau, comment bien tomber, comment tenir la pagaie et la manier pour avancer en ligne droite et tourner, les notions de sécurité, etc. On prend soin de s’assurer que l’école est certifiée par Pagaie Canada.

Q
Qu’apporte-t-on pour une sortie en planche à pagaie?
R

On apporte son cellulaire, qu’on glisse dans une pochette à l’épreuve de l’eau, de la crème solaire, un chapeau ou une casquette, des vêtements longs pour se protéger du soleil ou se réchauffer un peu au besoin, des chaussures d’eau, une collation et de l’eau. La planche à pagaie étant considérée comme une embarcation, on n’oublie pas – c’est obligatoire – la veste de flottaison ou le gilet de sauvetage, une lampe de poche étanche (si on sort après le coucher du soleil, avant le lever du soleil ou en période de visibilité réduite), un sifflet et une ligne d’attrape flottante (une corde flottante conçue pour être lancée à une personne tombée à l’eau) d’une longueur minimale de 15 m.

Q
Quoi faire avant une sortie sur l’eau?
R
  • Connaître son cours d’eau ou y aller avec une personne qui le connaît très bien. On devrait savoir quels sont les courants, les points d’entrée et de sortie en cas d’urgence et viser les baies, où on sera à l’abri du vent;
  • Consulter le radar météo pour connaître les conditions prévues à l’heure de la sortie. La vitesse du vent, les alertes d’orages, la température extérieure et la température de l’eau sont toutes des informations capitales pour déterminer si on sera en sécurité durant notre sortie. Ça nous permet aussi de choisir nos vêtements (combinaison isothermique, maillot long, maillot court, etc.);
  • Mentionner notre heure de départ, d’arrivée estimée et notre emplacement à une personne de confiance. En revanche, on ne doit pas oublier de faire un suivi à notre retour!;
  • Aborder le plan d’eau de façon stratégique selon notre niveau d’aisance. Par exemple, on devrait débuter avec le vent et le courant de face pour garder de l’énergie pour le retour, ou faire de petites boucles plutôt qu’une grande sur un cours d’eau moins connu.
Q
Où pratiquer la planche à pagaie?
R

On peut pratiquer la planche à pagaie à plusieurs endroits, comme certains parcs de la Sépaq, qui offrent aussi la location de la planche, de la pagaie et de la veste de flottaison. Ça nous permettra de voir si on aime assez cette activité pour passer à l’étape suivante et acheter une planche. Certaines applications, comme Go Paddling, proposent aussi des endroits où pratiquer cette activité. Mais la meilleure façon de procéder est d’aller sur un plan d’eau avec une personne qui connaît déjà l’endroit. C’est plus sécuritaire… et plus amusant!

Très important

Afin de respecter les cours d’eau et de ne pas les contaminer en propageant des plantes aquatiques envahissantes, comme le myriophylle à épi, on lave bien sa planche avant et après chaque utilisation avec un savon biodégradable si on change de cours d’eau.

Besoin de conseils pour choisir votre SUP?

Consultez notre article sur le sujet


Merci à Claudia Labrosse, kinésiologue agréée par la Fédération des kinésiologues du Québec et détentrice de plusieurs formations de SUP en eau calme de Pagaie Canada, pour sa collaboration à la rédaction de cet article.

Group

Abonnez-vous à notre infolettre