On le sait bien au Québec: «Toute est dans toute!» Cette formule populaire prend tout son sens quand on associe santé et climat. Parlez-en à l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), qui, dès 2008, affirmait que tout effort de lutte contre les changements climatiques en est un pour la santé humaine et qu’à l’inverse, tout «non-effort» pour préserver notre atmosphère constitue un risque pour notre santé1.
Toutefois, lorsqu’on évoque aujourd’hui l’urgence climatique, on pense encore aux ours polaires ou plus généralement à la destruction de l’environnement. «Mais on oublie qu’on fait nous aussi partie de cet environnement et que sa dégradation peut nous affecter directement», constate Céline Campagna, responsable du programme changements climatiques et santé de l’Institut national de santé publique du Québec. «Les dérèglements du climat nous semblent lointains, alors que leurs conséquences, ici même, sont déjà bien réelles», ajoute-t-elle.
Climat chamboulé, bien-être menacé
Les sinistrés de Sainte-Marthe-sur-le-Lac en savent quelque chose. Un an après les crues du printemps 2019, les personnes inondées présentaient davantage de problèmes de santé mentale que leurs voisins épargnés par les eaux2. Parmi les personnes touchées, 48 % déclaraient éprouver des symptômes modérés à élevés de stress post-traumatique et 42 % se disaient en détresse psychologique – en comparaison à respectivement 3 % et 7 % de la population ailleurs au Québec.
Besoin d’un autre exemple pour mettre en lumière les conséquences sanitaires des changements climatiques? La saison estivale 2018 a été la plus chaude en 146 ans d’observations météorologiques, et deux vagues de chaleur ont particulièrement affecté le sud du Québec. La première, fin juin, a été la plus intense et a entraîné la mort de 86 personnes, une hausse des admissions à l’urgence ainsi que des hospitalisations3.
Cela dit, si les inondations et les canicules sont appelées à se multiplier au Québec, il ne faut pas céder à la fatalité pour autant. Il suffit de passer à l’action climatique pour changer la donne et, par ricochet, en faire bénéficier votre santé personnelle.
Le double effet de la marche et du vélo
Ce n’est pas un secret: les transports sont la première source de gaz à effet de serre (GES) au Québec4. Mais pas besoin de vendre votre voiture demain pour faire votre part; marcher ou prendre le vélo plus souvent est un bon début. Vous favoriserez votre santé cardiovasculaire et réduirez votre stress par la même occasion, entre autres. Ce faisant, vous diminuerez les GES occasionnés par vos déplacements, tout comme les rejets de polluants atmosphériques de votre auto. l’OMS estime que, avec l’atteinte des objectifs de l’Accord de Paris, visant à limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C d’ici 2100 (d’où le nom d’Unpointcinq, d’ailleurs, si vous vous le demandiez) la réduction de la pollution de l’air permettrait, à elle seule, de sauver 1 million de vies par an dans le monde d’ici 20505.
Plus de végétaux dans nos assiettes
Notre alimentation pèse également lourd dans la balance climatique (environ 25 % de l’empreinte carbone d’un Québécois6). Là encore, pas besoin de devenir vegan du jour au lendemain pour faire sa part. En mangeant ne serait-ce qu’un (petit) peu moins de viande, vous aurez un (grand) impact sur le climat, et votre cœur et vos artères vous remercieront.
Plus de verdure dans nos quartiers
Les arbres et les espaces verts font aussi partie de la solution, car ils absorbent du dioxyde de carbone – le fameux CO2, un des GES –, puis le transforment en oxygène tout en emprisonnant le carbone7. La cerise sur notre santé: les études scientifiques8 démontrent que les parcs encouragent l’activité physique et contribuent à la réduction du stress et des symptômes de dépression. Chez les enfants, ils favorisent le calme, l’attention et la concentration en milieu scolaire, et chez les personnes âgées, ils réduisent le risque de problèmes de santé chroniques en les incitant à la marche.
Alors, n’attendons plus et passons à l’action climatique: on a tous à y gagner! Qui n’a pas envie d’avoir un esprit sain dans un corps sain et de vivre sur une planète en santé? On vous expliquera ça plus en détail sur montougo.ca au cours des prochains mois, et vous verrez, c’est pas si compliqué de poser des gestes concrets pour le climat. Foi d’Unpointcinq!
Psitt! L’action climatique a bien d’autres retombées positives, qu’on a répertoriées juste ici.
Merci à la rédaction d’Unpointcinq, le média de l’action climatique au Québec, pour cet article.