Article

Les bénéfices du sommeil pour le cerveau

26 octobre 2021

Direction de la prévention

Direction de la prévention

de l’Institut de Cardiologie de Montréal

Temps de lecture 3 minutes

Qui n’a jamais coupé dans ses heures de sommeil pour venir à bout de son emploi du temps qui déborde et de ses multiples occupations? Loin de nous faire perdre notre temps, bien dormir peut nous faire gagner en productivité. Les bénéfices du sommeil sont très nombreux, particulièrement pour notre cerveau!

Bien dormir pour mieux apprendre

Le sommeil facilite la consolidation des nouveaux apprentissages et favorise la mémorisation. Il fait le tri entre l’information importante qui doit être gardée en mémoire et celle qui peut être mise de côté. Il restaure notre capacité d’apprentissage en «réinitialisant» les circuits cérébraux de stockage saturés. C’est un peu comme si le cerveau transférait les apprentissages de la journée sur son disque dur et les emmagasinait pour de bon pendant le sommeil, puis appuyait sur Redémarrer!

Bien dormir pour réparer nos petites cellules grises

Le sommeil ne contribue pas uniquement à l’apprentissage et à la mémorisation. Il sert aussi à réparer les cellules du cerveau qui produisent la myéline, un matériau isolant qui protège les neurones et qui est indispensable dans l’acheminement des informations au cerveau.

Bien dormir pour éliminer des toxines

Non seulement le cerveau effectue des réparations durant le sommeil, mais il fait aussi du ménage! On peut comparer le phénomène à ce qui se passe dans notre corps quand on s’entraîne. À mesure que nos muscles se fatiguent, les toxines commencent à s’accumuler dans nos cellules. C’est là que le système lymphatique entre en action, en éliminant ces toxines pour éviter des dommages au corps. Il se produit la même chose dans le cerveau. Ce dernier aurait son propre système lymphatique, le système glymphatique, qui élimine les toxines et les déchets à l’aide du liquide céphalorachidien, dans lequel baigne le cerveau.

Bien dormir pour être au mieux de sa forme

On a tous déjà remarqué qu’après une nuit d’insomnie, on est moins efficace. Notre mémoire est moins vive, on est plus lent à réagir. L’inattention, le manque de vigilance, la somnolence durant la journée sont aussi des effets importants d’un manque de sommeil qui peuvent mener à des accidents au travail, sur la route, à la maison.

Alors que lorsqu’on a eu une bonne nuit de sommeil, on est plus créatif, on est davantage capable de résoudre des problèmes, de prendre de bonnes décisions et de bien gérer nos émotions, en plus d’avoir plus d’énergie!

Bien dormir pour éviter une dette de sommeil

Qu’on abuse du café ou des boissons énergisantes, ou qu’on prolonge nos heures d’éveil pour boucler un dossier ou terminer un roman palpitant, notre capacité d’attention écope quand on ne dort pas assez. Surtout quand ça se répète. On risque d’accumuler une dette de sommeil, dont les conséquences peuvent être graves! Notre humeur est affectée et notre jugement est altéré. Le manque chronique de sommeil affaiblit aussi les défenses immunitaires, favorise les troubles anxieux et augmente les risques d’obésité, de maladies cardiovasculaires et de diabète.

Bien dormir pour vivre de «vieux jours» en toute autonomie

Comme on l’a vu précédemment, c’est pendant qu’on dort que notre cerveau élimine les toxines, dont la bêta-amyloïde, une protéine toxique qui est une des causes de la maladie d’Alzheimer. Les courtes nuits à répétition font en sorte que le cerveau emmagasine des déchets, qui augmentent le risque de développer des troubles cognitifs ou des maladies neurodégénératives.

Bien dormir sans somnifères

Les médicaments destinés à favoriser le sommeil, qu’ils soient prescrits par un médecin ou en vente libre, peuvent avoir des effets secondaires même s’ils sont consommés à faible dose. Ils peuvent causer la somnolence durant la journée, la nervosité, une certaine agitation et de la confusion. Ils peuvent aussi perturber l’attention, la mémoire, le langage, etc., de façon temporaire ou à long terme. Si on a du mal à dormir, mieux vaut tenter de régler le problème en optimisant ses habitudes de sommeil et, au besoin, en parler à un professionnel de la santé.


En accordant la priorité au sommeil, on donne à notre cerveau le repos dont il a besoin pour se renouveler et se recharger. Allez, au lit!


Merci au Dr Louis Bherer, neuropsychologue, directeur adjoint scientifique à la Direction de la prévention et directeur du Centre ÉPIC de l’Institut de Cardiologie de Montréal, pour sa collaboration à cet article.

Group

Abonnez-vous à notre infolettre