Ne pas oser parler durant une rencontre de groupe; ne pas s’inscrire à un cours par peur de ne pas être à la hauteur; rester dans une relation amoureuse qui ne nous convient plus; hésiter à changer d’emploi pour travailler dans un domaine qui nous plairait plus. Pourquoi a-t-on peur d’oser et comment peut-on développer le courage d’oser davantage?

Il y a tellement de situations de notre quotidien dans lesquelles on n’ose pas se lancer. De grands projets tout comme de petites envies… réprimées.

La peur d’oser alimente différents comportements: procrastination, ne pas poser sa candidature à un poste ou pour un projet, abandonner un projet, ne pas s’exprimer pour éviter la honte potentielle, se convaincre qu’on est bien dans sa situation actuelle, quitte à biaiser la réalité. Par exemple, se convaincre des côtés positifs d’une relation amoureuse pourtant toxique ou faire de même avec un travail qu’on n’aime plus.

Pour tenter d’oser davantage, il est avant tout important d’identifier les sources de peur qui font qu’on n’ose pas.

5 sources de peur qui font qu’on n’ose pas

1. Peur de décevoir

On peut craindre de ne plus satisfaire les attentes d’une autre personne si on va de l’avant avec une idée ou encore si on ose dire non et mettre des limites. On peut avoir peur de la décevoir après avoir eu le courage de se faire entendre ou de mettre en œuvre une idée ou un projet. Est-ce que j’ai peur de perdre le regard approbateur et aimant de l’autre?

2. Peur de ne pas réussir

On peut craindre de ne pas être à la hauteur si on ose, de ne pas avoir ce qu’il faut pour faire face à ce qui s’en vient. On peut se sentir vulnérable et ressentir de l’anxiété. Et si mes compétences ne sont pas suffisantes?

Même si on réussit ultimement à se lancer et à commencer, on peut malgré tout continuer à avoir peur en chemin, ce qui peut nous amener à abandonner ou à procrastiner. Jusqu’à maintenant, j’ai peut-être seulement eu de la chance? Et si je n’avais pas la force d’aller jusqu’au bout?

3. Peur de réussir

On peut se retenir d’oser par peur de prendre la place, un statut ou un rôle particulier. Oui, réussir peut faire peur! Si on réussit, on s’attend à devoir soutenir la position qu’on a prise. On peut aussi craindre que notre succès suscite l’envie ou la jalousie des autres.

4. Peur de s’exposer

Oser mettre un projet ou une facette de soi-même de l’avant nous expose possiblement au regard des autres. On peut craindre que nos failles et nos vulnérabilités soient dévoilées ou encore ressentir le syndrome de l’imposteur, soit sentir qu’on ne possède pas les compétences requises et que les autres pourraient le découvrir.

5. Peur de blesser

On peut s’empêcher de s’exprimer ou de choisir une nouvelle direction dans notre vie par peur de blesser une autre personne. Par crainte de déranger, de perturber, de heurter en allant à l’encontre des projets communs actuels ou des habitudes déjà établies.

Oser fait peur. Penser à oser nous plonge dans un état d’inconfort ou d’angoisse parfois intolérable. Ne pas oser est alors souvent plus confortable sur le coup. Mais à moyen ou long terme, il peut être tout aussi souffrant de ne pas oser!

Les conséquences quand on n’ose pas

Ne pas oser équivaut souvent à:

  • stagner;
  • se démotiver, procrastiner;
  • choisir une réalité insatisfaisante;
  • alimenter une source de déprime et de frustration;
  • passer à côté de qui l’on est réellement, de nos valeurs et nos aspirations.

Oser aller de l’avant

Oser implique:

  • une ou des décisions à prendre;
  • des pertes (ex.: perdre des liens, perdre la sécurité d’un emploi ou d’une relation actuelle);
  • de faire face à la honte potentielle;
  • de sortir de sa zone de confort;
  • d’apprivoiser la peur.

Les avantages quand on ose

Il y a de multiples bénéfices psychologiques à oser. Oser permet:

  • de se sentir soi-même et authentique;
  • de se sentir en cohérence avec ses valeurs;
  • d’évoluer;
  • de se sentir vivant ou vivante;
  • d’être plus flexible;
  • d’exprimer plus de créativité.

7 conseils pour apprendre à oser

  • Prendre le temps d’écrire comment on se sent.
    • Où est-ce que j’en suis dans ma vie?
    • Qu’est-ce qui me fait me sentir bien?
    • Qu’est-ce qui m’empêche de me sentir bien?
    • Qu’est-ce qui me fait peur, m’angoisse?
  • Identifier ses valeurs et ses priorités.
    • Est-ce que ce que je suis et ce que je fais en ce moment correspond fondamentalement à ce que je souhaite réellement pour la suite?
    • Est-ce qu’oser ceci me permettrait de tendre davantage vers mes valeurs?
  • Repenser à des situations passées dans lesquelles on a réussi à oser.
    • Qu’est-ce qui m’avait aidé à oser?
    • Dans quelle mesure ç’a été bénéfique finalement?
  • Identifier des étapes pour se diriger peu à peu vers son objectif. De petits pas font moins peur et sont plus réalistes.
  • Faire «comme si» on était à l’aise avec ce qu’on craint et voir ce qui émerge.
  • Développer un regard bienveillant envers soi-même, envers ses défis et ses erreurs, comme le regard bienveillant qu’on aurait envers nos proches.
  • S’entourer de personnes qui nous soutiendront dans cette démarche où on ose, plutôt que d’autres qui nous décourageront.

On aura peur en se propulsant vers l’avant sans avoir la certitude de connaître la suite. On aura des doutes, un désir de reculer ou d’arrêter. Oser est un apprentissage. On doit essayer d’oser, se réaligner et réessayer. Et se donner le droit à l’erreur, se donner le droit de changer de direction si la trajectoire empruntée ne nous convient plus.

Tout commence donc par… oser avoir peur.


Merci à la psychologue Geneviève Beaulieu-Pelletier pour la rédaction de cet article.

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