4 facteurs de risque non modifiables du cancer du sein
1. Le vieillissement
Plus on est âgée, plus on risque de développer un cancer du sein. On estime qu’une femme sur huit qui vit jusqu’à 80 ans sera atteinte de la maladie. Environ 80 % des femmes ont plus de 50 ans au moment du diagnostic. Ce qui ne veut pas dire que cette maladie n’existe pas chez les femmes plus jeunes. La prévalence du cancer du sein parmi les femmes de moins de 50 ans demeure faible, mais bien réelle. Et lorsque des femmes plus jeunes – celles qui ne sont pas ménopausées – sont atteintes de la maladie, il s’agit souvent d’un cancer plus agressif. Bref, restons attentives à tout âge!
2. Une prédisposition génétique familiale
Le fait d’avoir une mère, une sœur ou une fille qui a eu un cancer du sein augmente le risque d’en développer un soi-même. On parle alors d’un cancer héréditaire qui s’explique par l’anomalie d’un gène qui se transmet d’une génération à une autre. Le plus souvent, il s’agit du BRCA1 (pour BReast CAncer – gène 1) ou du BRCA2 (pour BReast CAncer – gène 2). Selon la Société canadienne du cancer, des études démontrent que les femmes porteuses de ces mutations héréditaires ont jusqu’à 85 % plus de risque d’être un jour atteintes d’un cancer du sein2. Elles ont également un risque plus élevé d’avoir un cancer du sein à un plus jeune âge.
3. L’exposition aux œstrogènes
Certaines hormones peuvent augmenter le risque de développer certains cancers. C’est le cas des œstrogènes, des hormones qui jouent un rôle dans la sexualité et la reproduction féminines. Tout ce qui augmente la durée totale d’exposition aux œstrogènes augmente le risque de cancer du sein. On pense notamment à l’arrivée des premières menstruations avant l’âge de 12 ans ou à l’arrivée de la ménopause après l’âge de 55 ans.
D’autres situations, en partie ou non sous notre contrôle, sont aussi liées à une augmentation à l’exposition aux œstrogènes:
- La prise de contraceptifs oraux actuellement ou dans les 10 dernières années;
- Une première grossesse tardive (après 30 ans) ou aucune grossesse;
- Le fait de ne pas avoir allaité;
- L’emploi prolongé de l’hormonothérapie substitutive combinée (traitement pour alléger certains symptômes de ménopause);
- L’obésité, en particulier après la ménopause, puisque les tissus graisseux chez les femmes ménopausées produiraient des œstrogènes.
Il est intéressant de savoir que la pilule contraceptive diminue le risque de cancer de l’utérus et de l’ovaire. Quant à l’hormonothérapie, elle peut s’avérer une solution pour soulager des symptômes graves de la ménopause pour lesquels aucun autre traitement n’a été efficace. C’est en discutant avec un professionnel ou une professionnelle de la santé des avantages et des inconvénients des différentes possibilités, en fonction de sa propre situation, qu’on arrive à prendre une décision éclairée.
4. La densité des seins
Les seins sont constitués de différents tissus: le tissu graisseux, le tissu glandulaire et le tissu fibreux (ou conjonctif). Les seins denses contiennent plus de tissus glandulaires et fibreux que de tissus graisseux. La densité mammaire est souvent héréditaire. Le risque de développer un cancer du sein est plus élevé chez les femmes ayant des seins denses.
Seule la mammographie permet d’estimer la densité mammaire. Ni la taille, ni l’apparence, ni la texture des seins ne permettent de la connaître. On sait toutefois que chez la plupart des femmes, les seins deviennent moins denses en vieillissant.
Avoir un ou des facteurs de risque non modifiables ne signifie pas qu’on aura le cancer. Loin de là… Prendre conscience de sa situation devrait plutôt servir à nous guider dans nos choix de santé, notre mode de vie et nos stratégies de prévention.
Des facteurs de risque du cancer du sein sous notre contrôle
La consommation d’alcool
La consommation d’alcool, même en faible quantité, accroît le risque de plusieurs cancers, dont le cancer du sein. Ne pas boire d’alcool est l’idéal. Moins vous buvez, plus vous réduisez votre risque.
Deux raisons peuvent expliquer ce risque3:
- L’alcool est susceptible de faire augmenter le taux d’œstrogènes;
- L’alcool risque également de réduire la quantité de certains éléments nutritifs essentiels qui protègent contre les dommages cellulaires, comme l’acide folique (un type de vitamine B) et les vitamines A et C.
De saines habitudes de vie
Bouger: pratiquer 150 minutes d’activité physique d’intensité modérée à élevée par semaine permettrait de diminuer le risque de développer un cancer du sein. Cet effet semble plus important chez la femme préménopausée ou ménopausée. Si l’habitude de bouger est déjà bien ancrée quand on arrive à cette étape de sa vie, c’est alors plus facile de maintenir une régularité.
Bien manger: une alimentation riche en fruits et légumes, en grains entiers, en protéines d’origine végétale et en poissons, notamment, a un effet protecteur contre certains cancers et doit être privilégiée par tout le monde pour sa santé – au lieu d’une alimentation dans laquelle des aliments transformés riches en gras et en sucres sont présents au quotidien. C’est ce que mettent de l’avant le Guide alimentaire canadien et le régime méditerranéen.
Ne pas fumer: le lien entre le tabagisme et le cancer du sein est possible, mais il n’est pas encore solidement prouvé. Par contre, quand on sait que les preuves existent pour au moins 16 autres types de cancer4, c’est déjà motivant pour tenter d’écraser ou pour se tenir loin de la fumée des autres.
La mammographie: la stratégie la plus payante
La détection précoce d’un cancer du sein, à l’aide d’une mammographie, demeure la meilleure façon de limiter les conséquences graves de cette maladie. Auriez-vous avantage à passer une mammographie? Parlez-en avec un professionnel ou une professionnelle de la santé qui pourrait vous guider dans cette décision.
DÉCOUVREZ-EN PLUS SUR LE DÉPISTAGE DU CANCER DU SEIN
Merci à la Société canadienne du cancer pour sa collaboration à cet article. Consultez cancer.ca afin d’en apprendre davantage sur le cancer.