Voici les conseils de la psychologue Isabelle Queval pour bien vivre avec la solitude.
1. Être proactif
Pour se sentir moins seul, on doit apprendre à amorcer des relations et à entretenir celles que l’on a déjà, non pas seulement attendre que les autres le fassent pour nous.
Comment faire?
- On appelle régulièrement des membres de notre famille ou des amis pour prendre de leurs nouvelles, car les gestes les plus simples sont souvent les plus efficaces!;
- On se crée une routine hebdomadaire avec des proches (par ex.: on marche tous les mardis avec un ami, on planifie un 5 à 7 ou un jeu de société en visio tous les vendredis avec la famille éloignée, etc.);
- On prend le risque de se montrer vrai en faisant part de nos émotions et de nos pensées plus intimes. C’est quand on arrive à se montrer vulnérable et imparfait que l’on se sent vraiment proche et aimé pour qui on est et que l’on offre à l’autre de se démasquer en toute sécurité aussi;
- On se joint à des groupes d’échanges ou de partage de champs d’intérêt communs dans les réseaux sociaux;
- On ose expérimenter une soirée de speed dating en ligne.
2. S’entourer de «vivant» au quotidien
Les bienfaits de la zoothérapie et de l’hortithérapie (jardinage) sur la tête, le cœur et même le corps sont bien démontrés. Effectivement, prendre soin d’un animal ou d’une plante et profiter de sa présence non seulement réduit le stress, mais soulage aussi divers maux, apaise la rumination mentale, stimule nos 5 sens, remplit le vide affectif et augmente la satisfaction et même l’estime de soi!
Des idées
Alors si l’on n’a pas le pouce vert, que l’on a peu de moyens ou que l’on est trop responsable pour adopter impulsivement un chaton ou un chiot dont on ne pourra pas bien s’occuper à long terme.
- on devient famille d’accueil pour un chien Mira ou pour des animaux en attente d’adoption;
- on met à la fenêtre des plants de fines herbes odorantes qui ajouteront de la saveur à nos plats;
- on s’achète un beau poisson Betta (Betta splendens) coloré et on le place dans un endroit stratégique où on peut l’observer ou manger en tête à tête avec lui!;
- on se procure une plante quasi intuable comme un ZZ (Zamioculcas zamiifolia), un aloès ou une sansevière (langue de belle-mère)… et on lui parle de temps en temps!
3. Rester maître de ses réseaux sociaux
On peut être seul physiquement et se sentir connecté aux autres. En ce sens, certains réseaux sociaux nous permettent de développer et d’approfondir nos liens à distance, alors que d’autres nous donnent une illusion de relation, en nous rendant témoin de l’image superficielle du supposé bonheur des autres!
Les questions à se poser
Pour que notre utilisation des réseaux sociaux reste à notre service, on se demande:
- Est-ce que ce réseau m’aide à entrer en contact et à alimenter des relations avec des gens que j’apprécie vraiment pour qui ils sont (et non juste ce qu’ils projettent)?;
- Les relations que j’y vis sont-elles mutuelles et réciproques?;
- Est-ce que le temps que j’y passe me rend plus satisfait et serein ou au contraire me fait vivre de l’envie, de la dévalorisation, de l’anxiété, ou encore, de la dépendance (tentative inefficace de remplir un vide)?
4. Prendre rendez-vous avec soi
À force de vouloir briser la solitude en s’accommodant des attentes et exigences des autres pour être accepté et éviter de déplaire, on peut se perdre de vue au point d’être déconnecté de notre propre personne et de ne plus connaître nos propres goûts, nos champs d’intérêt, nos aspirations. Et comme les recherches démontrent que la qualité de nos relations interpersonnelles est directement liée à notre capacité à nous connecter à nous-même, on a avantage à rester branché sur nous-même.
Pistes d’action
- On se permet de renouer avec notre cœur d’enfant en explorant des activités qui semblent inutiles, mais qui sont amusantes et source de découvertes sur nous-même: journal créatif, dessin ou peinture, chant, jeux, casse-tête, tests de personnalité en ligne, etc.;
- Plutôt que de subir ou de fuir la solitude, on choisit de l’apprivoiser par le silence, la pleine conscience ou la méditation. On apprend à tolérer l’inconfort du vide ou l’agitation du chaos intérieur pour développer notre sérénité et notre solidité vis-à-vis des autres, car moins on en a peur, moins on risque de poursuivre des relations insatisfaisantes ou toxiques;
- On crée de l’espace pour ressentir, réfléchir, imaginer, créer et ainsi être guidé vers de nouvelles possibilités alignées sur notre unicité, nos forces et nos valeurs;
- On fait sa bucket list (liste de choses que l’on veut accomplir avant de mourir) et on pose une action concrète pour faire un premier pas vers la réalisation d’un des éléments qui y figurent… on transforme ainsi nos rêves en objectifs de vie!
Merci à la psychologue Isabelle Queval pour la rédaction de cet article.