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5 mythes et réalités sur le chocolat

19 mars 2024

Hubert Cormier

Hubert Cormier

Docteur en nutrition

Temps de lecture 4 minutes
Le chocolat est une friandise appréciée par tout le monde ou presque! C’est également un aliment qui a une très longue histoire, et au fil du temps, de nombreuses croyances, des plus crédibles aux plus farfelues, ont été perpétuées. Zoom sur cinq d’entre elles.

1. Le chocolat est un aliment aphrodisiaque

C’est un mythe. Le chocolat a toujours été entouré de mystère quant à son pouvoir sur l’amour, la sensualité et le désir. Ce n’est pas pour rien qu’on l’associe souvent à la fête de la Saint-Valentin. Cette réputation remonterait à l’époque des Aztèques, qui considéraient le cacao comme un cadeau divin permettant d’éveiller les sens et de stimuler la passion des êtres amoureux.

Alors, est-ce que le chocolat détient vraiment la clé du romantisme? En fait, bien que le chocolat soit associé à l’amour et à la passion depuis longtemps, les preuves scientifiques de son pouvoir aphrodisiaque restent à trouver.

Les scientifiques ont émis des hypothèses pour expliquer les effets aphrodisiaques du chocolat en soulignant la présence de composés chimiques tels que la théobromine, la phényléthylamine et la sérotonine. Ces éléments sont associés à des états d’excitation, d’attirance, de bonheur et de relaxation. Mais les quantités de ces composés chimiques dans le chocolat seraient trop faibles pour produire des sentiments semblables à ceux qu’on éprouve lorsqu’on nage dans l’amour. Il n’existe donc pas de preuve scientifique absolue démontrant que le chocolat influence directement le désir et la sensualité.

Il existe bel et bien une association entre le chocolat et l’amour, toutefois en grande partie d’ordre psychologique. Que ce soit lié à son goût riche, à sa texture onctueuse, à sa réputation de cadeau romantique ou à sa présence lors de moments intimes, le chocolat reste culturellement un symbole de plaisir et de lien. Son effet est donc influencé par des facteurs psychologiques, culturels et individuels.

2. Le chocolat noir est bon pour le cœur

C’est vrai. Plusieurs études ont suggéré que le chocolat noir pourrait avoir des propriétés favorisant la santé du cœur. Plus précisément, ce sont les flavonoïdes, des antioxydants puissants présents dans le cacao, qui aideraient à réduire la tension artérielle et ainsi à diminuer le risque de maladies cardiovasculaires.

Cependant, il est important de ne pas s’emballer trop vite et de ne pas consommer des montagnes de chocolat noir au nom de la santé cardiovasculaire! Une récente méta-analyse incluant une vingtaine d’études et plus de 400 000 participants et participantes indique qu’une consommation de chocolat inférieure à 100 g par semaine peut être associée à une réduction du risque de maladies cardiovasculaires. Une quantité plus élevée pourrait amener des effets indésirables associés à une consommation importante de sucre. D’ailleurs, cette même méta-analyse suggère qu’une consommation de 45 g de chocolat par semaine serait la dose la plus appropriée pour réduire le risque de maladies cardiovasculaires.

Pour favoriser la santé du cœur, d’autres facteurs tels que la pratique d’activité physique ainsi que la qualité de l’alimentation sont à considérer. Ainsi, le chocolat noir peut être considéré comme un coup de pouce délicieux pour la santé du cœur lorsqu’il est consommé avec modération dans un mode de vie sain et équilibré.

3. Le chocolat blanc n’est pas du vrai chocolat

Ça dépend du point de vue. Le chocolat blanc suscite souvent des débats passionnés quant à sa légitimité en tant que véritable chocolat ou non. Beaucoup prétendent que le chocolat blanc ne mérite pas le nom de chocolat puisque sa composition diffère du chocolat noir et du chocolat au lait.

Plus précisément, le chocolat blanc est composé de beurre de cacao, de sucre et de lait. Il ne contient donc pas les solides du cacao. Le chocolat noir et celui au lait contiennent tous deux du cacao sous la forme de pâte ou de fine poudre.

Cela dit, pour d’autres, le chocolat blanc mérite sa place dans la catégorie des chocolats puisque son ingrédient principal est extrait de la fameuse fève de cacao, ce qui lui confère une saveur authentiquement chocolatée.

4. Le chocolat déclenche des migraines

Ce n’est pas prouvé, même si certaines personnes qui souffrent de migraines affirment que la consommation de chocolat serait un déclencheur de leurs maux de tête. En effet, d’un point de vue scientifique, aucune étude ne confirme que le chocolat est un aliment qui déclenche les migraines. Cela dit, la cause derrière l’apparition d’une migraine est souvent bien plus complexe que la consommation de chocolat à elle seule et implique différents facteurs comme le stress, les hormones et d’autres éléments environnementaux.

Aussi, il peut être difficile de différencier les déclencheurs d’une migraine des symptômes avant-coureurs de celle-ci. Par exemple, une fringale sucrée survient souvent avant l’apparition d’une migraine. Il est donc possible que la phase prémigraine amène une personne à consommer du chocolat. Dans ce cas, la consommation de chocolat pourrait être causée par la migraine et non l’inverse.

5. Le chocolat a un effet stimulant

C’est un mythe. Le chocolat est souvent décrit comme un aliment excitant ou stimulant. En fait, lorsque le chocolat est caractérisé ainsi, c’est plutôt en référence à sa teneur en caféine. À de faibles doses, la caféine stimule le système nerveux central. C’est une concentration élevée de caféine dans le sang qui peut provoquer agitation, excitation, tremblements, acouphènes, maux de tête et insomnie, des éléments souvent confondus avec «l’énergie».

Il est vrai que le chocolat, en particulier le chocolat noir, contient des composés comme la caféine. Mais contrairement à ce qu’on pourrait penser, ce n’est qu’en faible quantité. Par exemple, 25 g de chocolat noir à 70 % ou 80 % de solides de cacao (soit environ le quart d’une tablette de chocolat standard) fournissent seulement 20 mg de caféine tandis qu’une tasse de café infusé en procure plus de 100 mg.


Merci à Hubert Cormier, docteur en nutrition, pour la rédaction de cet article.


Source
Fichier canadien sur les éléments nutritifs
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